ésidente du Medef, Laurence Parisot, à Paris le 21 avril 2009 (Photo : Stephane de Sakutin) |
[12/05/2009 11:00:15] PARIS (AFP) La présidente du Medef, Laurence Parisot, a jugé mardi que le rapport Cotis sur le partage des richesses prouvait la stabilité en France de la part des salaires dans la valeur ajoutée, contrairement à d’autres pays voisins où elle a récemment diminué.
Le rapport Cotis, qui sera remis mercredi à Nicolas Sarkozy, montre que “depuis la fin des années 1980, la répartition entre la masse salariale et le reste est restée particulièrement stable”, a souligné Mme Parisot lors de sa conférence de presse mensuelle.
Elle a à l’inverse cité le cas de l’Allemagne, qui a connu dans la période récente, “une déformation dans la valeur ajoutée au détriment des salaires”.
Pour autant, depuis le début des années 1980, la “progression moyenne annuelle des salaires nets est de 1%, c’est peu”, a-t-elle reconnu, faisant le lien avec la croissance. “La croissance est la clé de la dynamique salariale, de la rentabilité des entreprises”, a dit Mme Parisot.
Revenant sur les écarts de rémunération mis en avant par le rapport Cotis, Laurence Parisot a souligné que “l’écart entre l’évolution des 10% des salaires les plus élevés et les 10% des salaires les moins élevés avait plutôt tendance à baisser en France”.
Au sommet de l’échelle salariale, 0,1% des Français ont vu leurs salaires augmenter plus que les autres de 1996 à 2001, a reconnu Mme Parisot. Mais cela concerne 13.000 personnes et seuls 15% sont des dirigeants d’entreprises, a-t-elle relativisé.
La version quasi définitive du rapport indique par ailleurs que les profits vont pour un peu plus d’un tiers aux revenus du capital (36%), pour une grosse moitié à l’investissement (57%) et le restant à la participation et l’intéressement (7%).
Pour la présidente du Medef, “les dividendes dont on parle sont essentiellement distribuées par les très grandes entreprises françaises”. Si les PME n’en distribuent pas autant, c’est que “leur rentabilité est souvent trop faible”, a-t-elle souligné.
Pour créer de la dynamique salariale, le Medef propose notamment de simplifier les dispositifs de l’intéressement et de la participation en les fusionnant pour les entreprises de moins de 250 salariés. “On propose de parler d’un seul dispositif qui s’appelerait +la peirf+”, a-t-elle précisé.
La présidente du Medef s’est félicitée que le comité Cotis, auquel ont participé les partenaires sociaux, ait abouti à “un diagnostic partagé”.
Plusieurs syndicats, à l’instar de FO, la CFTC ou la CGT, ont pourtant dénoncé, au vu du rapport, des problèmes de partage de la valeur ajouté au détriment des salariés.