Le Premier ministre russe Vladimir Poutine et son homologue japonais Taro Aso, le 12 mai 2009 (Photo : Issei Kato) |
[12/05/2009 14:51:36] TOKYO (AFP) La Russie et le Japon ont conclu mardi des accords dans le secteur de l’énergie et se sont engagés à étudier tous les moyens pour résoudre leur différend territorial, à l’issue de la visite du Premier ministre russe Vladimir Poutine.
Lors de son séjour de 48 heures à Tokyo, une douzaine d’accords économiques ont été signés, dont un dans le domaine nucléaire civil et l’autre sur l’exploitation commune de champs pétroliers en Sibérie.
“Nous développons notre coopération économique afin de créer les conditions favorables à un traité de paix” entre les deux pays, a déclaré M. Poutine lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue japonais Taro Aso.
Le Japon revendique quatre îles situées au nord de l’archipel, appelées Territoires du Nord au Japon et Kouriles en Russie, qui sont occupées par les Russes depuis la fin de la guerre en 1945. Ce désaccord empêche la signature d’un traité de paix formel entre les deux pays.
“Nous devons nous efforcer d’écarter tous les obstacles sur la voie du développement de nos relations”, a ajouté le Premier ministre russe.
Interrogé sur “l’option 3,5”, selon laquelle trois îles et demie seraient rendues au Japon et le reste gardé par la Russie, M. Poutine a répondu: “(Le président russe Dmitri) Medvedev et M. Aso se rencontreront en Italie pour le G8 en juillet et discuteront de toutes les options, y compris celle-ci”.
Le Premier ministre japonais a lui aussi insisté sur la nécessité de “parvenir à une solution définitive à propos de la souveraineté sur les quatre îles, afin de lever cet obstacle”.
îles Kouriles ou Territoires du Nord (Photo : Francis Nallier) |
“Lors de notre rencontre, nous avons eu la confirmation que le Premier ministre (Poutine) était fermement résolu à chercher une solution à ce problème”, s’est réjoui M. Aso.
En marge de la visite un accord de coopération a été signé dans le domaine nucléaire civil, qui permettra le transfert de technologies japonaises vers la Russie ainsi que la vente de combustible nucléaire au Japon.
Il ouvre également la voie à l’exploitation en commun de mines d’uranium en Russie et dans des pays tiers, comme la Mongolie, a déclaré Sergei Kiriyenko, chef de l’agence nucléaire russe Rosatom, estimant les montants des contrats commerciaux induits à “plusieurs milliards de dollars”.
M. Aso a souligné que “le Japon a un haut niveau de technologie pour construire des centrales nucléaires et la Russie a des ressources et des capacités d’enrichissement”.
Les deux pays ont en outre décidé d’exploiter en commun deux importants champs pétroliers en Sibérie orientale. L’entreprise russe Irkutsk Oil va créer une joint-venture, dans laquelle elle possèdera 51%, avec la compagnie nippone Japan Oil, Gas and Metals National, qui disposera de 49% du capital.
Le quotidien économique japonais Nikkei a affirmé que le coût de ce projet avoisinerait les 15 milliards de yens (113 millions d’euros).
Les deux champs pétroliers pourraient représenter l’équivalent de plusieurs centaines de millions de barils de pétrole.
M. Poutine a déclaré sur ce point qu’il était “tout à fait possible” que des entreprises japonaises participent à la construction de l’oléoduc Sibérie Orientale-Pacifique, qui doit permettre à la Russie d’approvisionner en pétrole l’Asie du Nord-Est.
Venu avec une délégation d’une centaine d’hommes d’affaires, M. Poutine quitte mercredi le Japon pour la Mongolie.