Automobile : l’Espagne se résout à adopter la prime à la casse

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é Luis Rodriguez Zapatero, le 27 janvier 2009 à Madrid (Photo : Pierre-Philippe Marcou)

[12/05/2009 15:17:27] MADRID (AFP) Le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a fini par céder aux demandes des constructeurs automobiles en annonçant une prime à la casse à l’instar de ses voisins européens, parmi d’autres mesures de relance.

“Nous allons proposer un plan d’appui direct à l’achat de voitures”, a déclaré M. Zapatero devant le parlement lors d’un discours sur l’état de la nation, précisant que la prime serait d’un montant de 2.000 euros, une charge répartie entre le gouvernement, les régions (500 euros chacun) et les constructeurs (1.000 euros).

Depuis plusieurs mois, ces derniers réclamaient à cor et à cri des aides directes à la consommation pour enrayer l’effondrement des immatriculations, conséquence de la profonde récession dans laquelle est plongée l’Espagne depuis 2008.

Les immatriculations de voitures neuves en avril se sont écroulées de 45,6% sur un an, selon l’Association nationale des fabricants d’automobiles (Anfac), et certains d’entre eux agitaient la menace de fermetures d’usines si l’exécutif socialiste ne s’alignait pas sur les autres pays proposant une prime à la casse, comme la France ou l’Allemagne.

Le président en Espagne du français Renault, Jean-Pierre Laurent, déclarait par exemple au mois de janvier que les mesures d’aides décidées jusqu’ici (notamment une enveloppe de 800 millions d’euros) étaient “clairement” insuffisantes, ajoutant qu’en 2009, il y aurait en tout “20 usines de trop en Europe”.

La nouvelle prime à la casse espagnole “entrera en vigueur le 1er juin” et aura “une durée de vie d’un an”, selon un communiqué. Elle “primera l’achat de véhicules moins polluants” et sera dotée d’une enveloppe budgétaire de 100 millions d’euros. Le gouvernement rencontrera jeudi les régions pour mettre en route le projet.

Les acheteurs (particuliers, travailleurs indépendants et PME) devront débourser moins de 30.000 euros et l’ancien véhicule devra finir à la casse.

L’Anfac a “salué le plan” et “remercie l’executif” pour ses efforts.

“Nous sommes confiants dans le fait que ces mesures aideront au rétablissement du marché et à la modernisation du parc automobile espagnol”, ajoutent les fabricants.

L’Espagne, bien que n’ayant pas de constructeur national (Seat est la propriété de l’allemand Volkswagen), est un important acteur de la scène automobile européenne, se plaçant à la troisième place des producteurs derrière l’Allemagne et la France, avec la présence des principaux constructeurs français, allemands, japonais et américains.

La prime à la casse était déjà partiellement appliquée en Espagne, la région de Navarre (nord), qui héberge des usines, l’appliquait depuis peu, et le français Renault a annoncé début mai qu’il allait proposer 1.000 euros de prime à la casse à ses clients.

M. Zapatero, malmené par la crise économique, l’envolée du chômage, et en difficultés à moins d’un mois des élections européennes du 7 juin, a annoncé mardi devant les députés une volée de mesures pour tenter d’enrayer la crise.

Il a notamment annoncé des baisses d’impôts pour les très petites entreprises, des mesures fiscales pour développer le marché locatif, l’octroi d’un ordinateur portable par élève de 10 ans ou encore la création d’un fonds de financement pour les projets de développement durable doté de 20 milliards d’euros.

Il a aussi annoncé un nouveau tour de vis budgétaire d’un milliard d’euros pour tenter de limiter l’envolée des déficits budgétaires.