C’est exactement comme pour la formation professionnelle : l’agriculture ne
fait plus rêver les jeunes ! C’est peut-être la première pensée qui vient à
l’esprit à l’heure où la Tunisie célèbre la Journée nationale de
l’agriculture (12 mai).
Ce n’est pas faute d’encouragements. Pour ne citer que les dernières années,
le secteur agricole a vu passer : code d’incitations aux investissements,
poursuite et la révision du cadre juridique de l’assurance agricole,
émergence d’activités de services à forte valeur ajoutée liés à la
certification bio des produits agricoles, augmentation du montant du crédit
foncier au profit des promoteurs agricoles et de la prime d’investissement
pour l’acquisition des équipements agricoles, programme pilote pour financer
la petite agriculture, mesures pour traiter l’endettement et faciliter le
financement des activités agricoles, réduction des tarifs appliqués
concernant les risques de chute de grêle et d’incendie pour les grandes
cultures et l’arboriculture fruitière, mesures pour faire face à la hausse
des prix des matières premières…
Un flux qui se poursuivra encore plus fort à l’avenir car notre pays
s’emploie actuellement à l’élaboration de 17 stratégies pour la promotion
des secteurs de la production, l’optimisation de l’exploitation des
ressources naturelles, le développement de la recherche agronomique, le
règlement des dettes des agriculteurs et l’impulsion des investissements
agricoles.
Alors, où est le problème ? En vérité, tous ces efforts, aussi soutenus
soient-ils, ne peuvent nous faire oublier que nous sommes là devant le plus
grand défi à notre agriculture : le désintéressement des jeunes dont les
rêves et les ambitions caracolent loin des pâturages !
C’est là qu’il faut se déployer de toute urgence et frapper à toutes les
portes ; celles des universitaires, des sociologues, des experts… et même
des expériences d’autres pays (les Européens sont, par exemple, passés par
là). Avec un mot d’ordre bien clair : comment transformer l’agriculture en
un domaine qui ferait rêver les jeunes et qui, donc, les ‘’attacherait’’ à
la terre et rendrait tous nos programmes totalement réalistes !