L’inflation au plus bas en France depuis 1957

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èces en billets de banque en euros (Photo : Koen Suyk)

[13/05/2009 07:06:08] PARIS (AFP) Les prix à la consommation en France ont augmenté de 0,2% en avril et ne progressent que de 0,1% sur un an, l’inflation retrouvant ainsi son plus bas niveau depuis 1957, a annoncé l’Insee mercredi.

En mars, l’inflation s’était établie à +0,2%, avec une hausse de 0,3% par rapport à mars 2008.

Cette faible augmentation en avril “reflète principalement les hausses de prix saisonnières dans les services de transports et de communications (+1,1%) et dans les autres services (+0,2%)”, liées aux vacances de printemps, indique l’Institut national de la Statistique.

“Les prix des loyers, de l?eau et des services d?enlèvement des ordures ménagères (+0,3%) ainsi que des services de santé (+0,4%) augmentent également, tout comme, de manière saisonnière, ceux des produits frais (+1,0%) et de l?habillement-chaussures (+0,6%)”, ajoute l’Insee.

En revanche, les prix des autres produits manufacturés diminuent légèrement, notamment en raison de la baisse des prix des automobiles neuves (-0,3% en avril).

Les prix des autres produits alimentaires (-0,1%) et des produits de santé (-0,1%) sont également en recul, tandis que les prix de l?énergie sont stables.

L’indicateur d’inflation “sous-jacente”, c’est-à-dire hors tarifs publics et produits soumis à de fortes fluctuations, reste nettement plus soutenue en avril, à +1,6% sur un an, comme le mois précédent.

Les salaires ont le plus progressé en 2007 “tout en haut de l’échelle”, pour les 10% de Français les plus payés, tandis que les disparités de niveaux de vie se sont creusées de 2003 à 2005, constate l’Insee, peu avant la remise à Nicolas Sarkozy d’un rapport sur le partage des profits.

En 2007, dans les entreprises du secteur privé et semi-public, le salaire mensuel moyen pour un temps complet a atteint 2.661 euros bruts, plus de deux fois le Smic, et 1.997 euros nets, selon une étude de l’Insee publiée jeudi et pointant “une forte progression des salaires dans les entreprises”.

La moitié des salariés ont cependant touché moins de 1.594 euros nets par mois, salaire “médian”, 50% des salariés gagnant plus et 50%, moins.

En 2007, 10% des salariés ont gagné plus de 3.163 euros nets par mois, tandis qu’à l’autre bout de l’échelle, 10% ont touché moins de 1.083 euros.

“C’est tout en haut de l’échelle, parmi les 10% de salariés à temps complet qui gagnent le plus, que les salaires ont le plus progressé”, note l’Insee.

Globalement, le salaire net moyen des salariés à temps complet a progressé de 3,1% par rapport en 2006 en France (Dom compris) “surtout grâce à la conjoncture économique”, tandis que les prix à la consommation ont crû de 1,5%.

“Il faut remonter à 1999 pour constater une hausse du salaire moyen en euros constants (inflation déduite) de cette ampleur, mais dans un contexte de hausse des prix plus faible (+0,5%)”, note l’Insee.

La tendance moyenne masque de fortes disparités. Les cadres ont ainsi bénéficié en 2007, comme les deux ans précédents, d’une hausse du salaire net moyen (+2,3% inflation comprise) supérieure aux professions intermédiaires (+1,1%), aux ouvriers (+1%) et aux employés (+0,7%).

Ouvriers et employés ont notamment pâti d'”une revalorisation du Smic relativement modérée”, limitée au minimum légal.

Et l’écart de salaires entre hommes et femmes est resté “pratiquement inchangé”, avoisinant 18,8%.

Au-delà des seuls écarts salariaux, les écarts de niveau de vie se sont accrus de 2003 à 2005 entre les ménages aisés et les foyers d’ouvriers et d’employés non qualifiés, selon une autre étude de l’Insee sur “les revenus et le patrimoine des ménages”, publiée cette semaine.

Si les foyers “de cadres du privé, de professions libérales ou de chefs d’entreprise ont connu les évolutions les plus favorables” liées notamment à des revenus de patrimoine plus importants, “c’est l’inverse pour les ménages d’ouvriers ou employés non qualifiés du secteur privé”, note l’Insee.

La publication de ces données sur l’évolution des salaires et du niveau de vie intervient à quelques jours de la remise au chef de l’Etat du rapport commandé au directeur général de l’Insee, Jean-Philippe Cotis, sur le partage des profits et les écarts de rémunération.

Syndicats et patronat devaient travailler une dernière fois mercredi après-midi sur ce rapport, censé servir de base à de futures négociations ou à un texte de loi sur le partage des profits.

Pour la CGT, le rapport Cotis confirme “des problèmes majeurs d’utilisation et de partage de la valeur ajoutée”, notamment “un niveau historiquement bas de la part des salaires” et “l’explosion des plus hautes rémunérations, avec pour contrepartie la précarité et une smicardisation pour une majorité de salariés”.

Le Medef a jugé que ce rapport montre que les entreprises n’ont pas à rougir de la répartition de la valeur ajoutée, notamment car la part des rémunérations serait restée stable depuis la deuxième moitié des années 1980.