Chute record prévue en 2009 des investissements dans l’industrie en France

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îne de fabrication à l’usine Renault de Sandouville, le 30 août 2007. (Photo : Robert Francois)

[13/05/2009 09:18:34] PARIS (AFP) Les investissements dans l’industrie française devraient connaître en 2009 une chute record (-18%) et nettement contribuer au recul attendu du PIB cette année, selon l’enquête trimestrielle d’avril publiée mercredi par l’Insee.

Pour la seule industrie manufacturière, l’enquête prévoit une baisse des investissements de 21%, indique l’Institut national de la Statistique.

“C?est colossal et c?est déjà plus que le point bas qui avait été atteint pendant la récession de 1993”, a réagi Alexander Law, économiste chez Xerfi.

Les industriels revoient en baisse la contraction des investissements anticipée lors de la précédente enquête en janvier 2009, de 9 points pour l?industrie manufacturière et de 6 points pour l?ensemble de l?industrie, souligne l’Insee.

Le recul serait d?ampleur inédite dans les secteurs des biens intermédiaires (-30%) et de l?automobile (-24%).

Pour les entreprises,”le but est de conserver le maximum de trésorerie en limitant les stocks, les frais de personnel et l?investissement”, explique Alexander Law.

“En rythme semestriel, les industriels sont également inhabituellement nombreux à faire part d?une baisse de leurs investissements au premier semestre 2009”, selon l’Insee. “Ils apparaissent par ailleurs très pessimistes en ce qui concerne les projets d?investissements du second semestre”, souligne l’Institut.

“Cette révision à la baisse était attendue car elle confirme les mauvais chiffres conjoncturels enregistrés au premier trimestre 2009”, a-t-on réagi dans l’entourage de la ministre de l’Economie, Christine Lagarde.

La production industrielle française a encore reculé de 1,4% en mars, après avoir baissé de 0,9% en février, portant le recul à 7% au premier trimestre, avait notamment indiqué lundi l’Insee.

Pour Bercy, “l?investissement des entreprises sera le maillon le plus faible de la croissance en 2009 car l?incertitude liée à la crise et la perspective de débouchés plus faibles alimentent l?attentisme voire l?annulation de projets”.

“C?est donc sur l?investissement que porte l?essentiel des efforts de relance du gouvernement qui commenceront à porter leurs fruits à partir du deuxième semestre”, explique-t-on dans l’entourage de Mme Lagarde.

Le gouvernement doit bientôt réviser, à la baisse, ses prévisions de croissance pour 2009. Officiellement attendu en repli de 1,5%, le PIB français pourrait reculer cette année jusqu’à -3% selon les prévisions des derniers organismes internationaux.

Seule bonne nouvelle pour l’économie française: les prix à la consommation en France ont augmenté de 0,2% en avril et ne progressent que de 0,1% sur un an, l’inflation retrouvant ainsi son plus bas niveau depuis 1957.

“Il s?agit là du dernier rempart contre un effondrement du pouvoir d?achat et, par suite, d?un écroulement de la consommation”, a estimé Alexander Law.