OMC : les Etats-Unis prônent un nouveau mode de négociations pour Doha

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ésentant américain au commerce, Ron Kirk, le 13 mai 2009 à Genève (Photo : Fabrice Coffrini)

[13/05/2009 13:11:42] GENEVE, Suisse (AFP) Les Etats-Unis sont engagés dans la conclusion “aussi rapide que possible” du cycle de Doha pour la libéralisation des échanges mais prônent un nouveau mode de négociations, a expliqué mercredi le nouveau représentant américain au commerce, Ron Kirk.

“Le président (Barack) Obama et moi sommes tous les deux engagés pour une conclusion couronnée de succès du cycle de Doha”, a expliqué M. Kirk lors d’une conférence de presse au siège de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) où des clarifications sur la position américaine étaient très attendues.

Mais “nous devrions considérer des changements dans le processus nous permettant de trouver une voie plus directe pour mener les négociations au succès”, a-t-il ajouté à l’issue de sa première visite de trois jours à Genève durant laquelle il a rencontré le directeur général de l’OMC Pascal Lamy ainsi que son homologue européenne Catherine Ashton.

Etant donné les interminables discussions sur le cycle de Doha entamé en 2001 dans la capitale du Qatar, “manifestement quelque chose doit changer pour nous faire parvenir à une conclusion fructueuse” du round, a-t-il insisté sans donner de détails sur cette nouvelle voie qui doit permettre de trouver une solution “aux questions en suspend”.

“Nous voulons construire sur les progrès qui ont été faits et trouver le meilleur moyen (pour y parvenir)”, a promis Ron Kirk ajoutant: “nous devrions peut-être penser moins aux véhicules… ce qui est important, c’est ce qui est dans le bus”.

Les négociations de Doha qui doivent lever des milliers de droits de douanes et réduire les subventions à l’agriculture dans les pays riches piétinent depuis des années sur des confrontations nord-sud sur les dossiers agricoles et industriels. Elles sont suspendues depuis l’hiver dernier dans l’attente de position claire de la nouvelle administration américaine arrivée fin janvier.

Le responsable américain confirmé depuis mi-mars a reconnu que du temps était encore nécessaire pour la fixer, se disant toutefois très satisfait de ses rencontres avec ses collègues de l’OMC et même “surpris” par leur “sincérité, engagement et passion” à conclure Doha.

“Pour nous, (conclure Doha) n’est pas seulement un élément crucial de ce que le président (américain) considère comme la réponse globale du monde à la crise économique, mais aussi un élément essentiel pour beaucoup de pays moins développés”, a-t-il ajouté rappelant que le cycle était initialement dédié au développement.

“Certains pays en développement souffrent énormément” de la crise, ce qui nécessite une issue “aussi rapide que possible”, a encore souligné M. Kirk. L’ancien maire de Dallas (Texas) a par ailleurs estimé que les pays émergents avaient une opportunité de “prendre la tête” d’un mouvement et “faire les choix nécessaires”. La dernière réunion ministérielle de juillet 2008 pour tenter de trouver une issue au cycle avait échoué sur une opposition entre les Etats-Unis et l’Inde.

“Un succès signifie pour nous un accord équilibré et ambitieux avec des gains pour l’accès aux marchés pour toutes les parties impliquées”, a encore assuré Ron Kirk.