Le patron d’AIG veut que les critiques cessent pour mieux vendre ses actifs

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à Washington (Photo : Chip Somodevilla)

[13/05/2009 16:56:17] NEW YORK (AFP) Le patron de l’assureur AIG a imploré mercredi le Congrès américain de cesser ses critiques pour ne pas nuire à la valeur des actifs qu’il cherche à vendre pour rembourser le contribuable, après son sauvetage par l’Etat à hauteur de près de 180 milliards de dollars.

“Des critiques incessantes et non méritées d’AIG ne servent qu’à diminuer la valeur de nos activités dans le monde, au détriment de nos actionnaires, y compris des contribuables qui possèdent quelque 80% d’AIG”, a déclaré le PDG Ed Liddy, nommé en septembre pour piloter la restructuration de l’assureur.

“Nous avons besoin de votre aide pour réussir la restructuration d’AIG”, a-t-il ajouté, lors d’une audition à la Chambre des représentants.

Son objectif, a-t-il dit, est d’éviter de “brader” les actifs de l’ancien numéro un mondial de l’assurance, espérant au contraire en tirer le meilleur prix.

Plusieurs hauts responsables du Congrès démocrates se sont plaints des primes de performances que continue à verser l’assureur à certains de ses cadres en dépit des pertes, et regrettent le “secret” entourant sa gestion.

Le président de la commission chargée du contrôle de l’action gouvernementale, Edolphus Towns, a déploré qu’on lui demande de simplement “faire confiance” à la direction de la société.

“Mais nous ne sommes pas prêts à laisser dépenser 180 milliards de dollars sur de la simple confiance”, a-t-il dit. Il s’est demandé “si liquider les actifs durant un marché baissier a un sens, si ce plan (de restructuration) va maximiser les retours pour la société dans le climat économique actuel”.

Sur le premier trimestre, six activités d’AIG ont été cédées, pour un total de plus de 1,8 milliard de dollars. Le siège de Tokyo a également été vendu en début de semaine pour 1,2 milliard de dollars.

M. Liddy a par ailleurs précisé que les efforts pour limiter les expositions aux produits financiers complexes et risqués, à l’origine de la chute d’AIG, se poursuivaient. Il a chiffré cette exposition à 1.500 milliards de dollars actuellement, contre un pic à 2.700 milliards.

Faisant le point sur la restructuration, M. Liddy a rappelé que la création de sous-holdings étaient en cours de formation pour Alico, filiale d’assurance vie, pour la filiale asiatique AIA, ainsi que pour AIU Holdings, qui chapeaute les activités d’assurance dommage, d’assurance générale à l’étranger et d’assurance de clientèle particulière d’AIG.

Leur filialisation va permettre à AIG d’apporter ces actifs comme contrepartie et de réduire ainsi sa dette envers la Réserve fédérale américaine. Elle va ouvrir la voie à terme à des cessions au moins partielles.

Les administrateurs nommés par les pouvoirs publics pour superviser la gestion de l’entreprise ont pour leur part témoigné qu’ils avaient réclamé à la direction la mise sur pied d’un système de rémunération “juste et efficace”, dont les principes devront être fixés au plus tard à la fin de l’année.

Le versement d’un total de 165 millions de dollars de primes à certains de cadres d’AIG avait soulevé une vague d’indignation dans l’opinion publique, les médias et au Congrès en mars.

Le Washington Post a révélé mercredi que de hauts responsables de la Banque centrale de New York avaient obtenu des précisions sur ces primes dès la fin septembre.