Le directeur de cabinet de Lagarde autorisé à rejoindre France Télécom

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éphane Richard le 7 mai 2009 à Paris (Photo : Franck Fife)

[14/05/2009 07:55:44] PARIS (AFP) La commission de déontologie a autorisé Stéphane Richard, le directeur de cabinet de la ministre de l’Economie, à rejoindre France Télécom, mais il ne devra pas avoir de contacts professionnels avec ses anciens collègues du ministère, a annoncé Christine Lagarde jeudi sur Canal+.

Stéphane Richard “est donc autorisé par la commission de déontologie à aller exercer ses fonctions au sein de France Télécom (…). En revanche, il faut qu’à partir du moment où il rejoindra cette entreprise, il n’ait pas de contacts professionnels avec les membres de l’équipe qui constituent mon cabinet aujourd’hui”, a expliqué la ministre.

Selon elle, M. Richard a été autorisé à rejoindre le groupe France Télécom “selon les modalités qui ont été indiquées par Didier Lombard, le président de France Télécom, et qui résultent d’un accord entre eux”.

M. Richard devrait quitter ses fonctions au sein du cabinet pour devenir au cours du second semestre 2009 directeur général délégué de France Télécom, dont l’Etat détient 26,7%.

“Didier Lombard se réjouit que cette étape nécessaire à l’arrivée de Stéphane Richard à France Télécom ait été franchie”, a déclaré un porte-parole de France Télécom après cette annonce.

L’actuel Pdg, à l’origine du choix de M. Richard, avait estimé mardi dans la presse que son arrivée prochaine à la tête de France Télécom était la “meilleure solution” pour le groupe, souhaitant qu’il lui succède dans deux ans.

Stéphane Richard a été auditionné mercredi par la commission de déontologie, “dans des conditions très sérieuses, très fouillées, très approfondies”, qui a rendu son avis “en fin de journée”, a expliqué Mme Lagarde, jugeant cette décision “frappée du bon sens”.

Il n’y a pas d’affaire Stéphane Richard, “autrement que celle d’un grand professionnel que France Télécom a la chance d’accueillir et que j’ai le regret de voir partir”, a-t-elle souligné.

La loi du 2 février 2007 interdit à tout fonctionnaire et membre de cabinet ministériel d’aller travailler pour une entreprise avec laquelle il a exercé des missions de contrôle ou de surveillance au cours des trois années précédant son départ.

La commission dispose d’un droit de veto si elle rend un avis négatif. Si l’administration ou le fonctionnaire décident de passer outre cet avis ou de ne pas saisir la commission, ce dernier prend le risque d’être attaqué devant la justice. Elle peut alors le condamner à deux ans d’emprisonnement et 30.000 euros d’amende si elle juge qu’il y avait effectivement conflit d’intérêt.

Mme Lagarde a précisé qu’elle publierait intégralement cet avis “ce matin”, avec un communiqué de son ministère.