Dans sa dernière lettre, adressée à son ami le plus intime, Ryunosuke
Akutagawa, l’un des écrivains japonais ‘’maudits’’, disait : ‘’Je me tue en
raison d’une vague inquiétude à l’égard de l’avenir !’’ Une formule qui
semble aller comme un gant à la disposition d’esprit d’entreprises sondées
par l’Institut arabe des chefs d’entreprise.
C’est ainsi que, selon le dernier rapport de l’Observatoire de l’entreprise
de l’IACE, l’indice du climat des affaires a enregistré une chute sans
précédent avec seulement 16% des chefs d’entreprise enquêtés considérant que
la situation économique globale sera meilleure durant le prochain semestre
(contre 27% trois mois auparavant). Et c’est encore plus flagrant quand on
examine le pourcentage des entrepreneurs considérant que la situation
économique globale sera inchangée : 16,2% actuellement contre 50% le
trimestre dernier !
De plus, seulement un peu plus du tiers estime que la période actuelle est
propice à l’engagement des dépenses d’agrandissement, d’installation ou
d’accroissement des stocks. C’est-à-dire que la grande majorité a adopté une
position attentiste.
Quant aux perspectives d’exportation, 11,2% jugent que la situation pour le
prochain semestre sera meilleure que celle enregistrée actuellement (contre,
tenez-vous bien, 53% le dernier trimestre!).
Pourquoi ? Parmi les obstacles à l’investissement, les chefs d’entreprise
enquêtés placent, en première place, la capacité de production excédentaire,
puis la hausse du coût des biens d’équipement et enfin les liquidités
globales de l’entreprise. Ils ne mettent plus en cause la faiblesse de la
demande, comme ce fut le cas pour les enquêtes précédentes.
Une vague inquiétude qui va trop loin ?