Michelin va encore réduire sa production, pas de plan social en vue

[15/05/2009 14:14:19] PARIS (AFP)

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érant associé du groupe de pneumatiques Michelin, le 23 janvier 2009 à Clermont-Ferrand (Photo : Thierry Zoccolan)

Le groupe français de pneumatiques Michelin va continuer à réduire sa production afin de diminuer ses stocks encore “trop élevés”, a annoncé vendredi son patron Michel Rollier, tout en promettant qu’il n’y aurait pas de plan social en France.

Le niveau de stocks était encore “trop élevé” à la fin mars, selon M. Rollier, ce qui justifie une poursuite des réductions de production “essentiellement en avril et mai”, alors que “juin devrait être meilleur”.

“Freiner notre activité dans de telles proportions demande des sacrifices”, mais “nous n’avons pas le choix, il s’agit d’assurer la pérennité de Michelin”, a ajouté M. Rollier devant l’assemblée générale des actionnaires.

Mais “il n’y a pas de décision de plan social en France aujourd’hui”, a-t-il réaffirmé.

Subissant de plein fouet la crise dans l’automobile, le groupe a mis en place depuis fin 2008 des mesures de chômage partiel dans la plupart de ses sites et demandé au personnel de prendre des jours de RTT ou de congés payés, notamment à Clermont-Ferrand où travaillent 11.800 salariés.

Le patron de Michelin a expliqué qu'”une journée de production non vendue représentait 30 millions de dette supplémentaire”.

Michelin “s’efforçe de limiter les conséquences” des réductions de production “par des mesures d’accompagnement”. Il a rappelé que le groupe avait mis en oeuvre des mesures de flexibilité au premier trimestre en recourant à la formation et à la maintenance.

Les réductions d’activité en France n’ont “pratiquement pas eu d’impact sur les revenus des salariés” au premier trimestre, avec notamment la mise en oeuvre de deux semaines de formation.

La direction a mis en place une meilleure indemnisation du chômage partiel en France qui atteindra “un revenu net d’au moins 90%”, a rappelé M. Rollier.

Alors qu’une manifestation houleuse de salariés a eu lieu le matin devant le bâtiment abritant l’assemblée générale, il a dit “comprendre” que “l’inquiétude s’exprime” dans cette période de crise.

“Nous n’avons pas de grande restructuration à faire. On exporte beaucoup à partir de la France, donc on a une base pour alimenter nos usines françaises beaucoup plus importante que nos concurrents”, a-t-il assuré.

Les usines françaises ont enregistré une baisse de production de 25% au premier trimestre, selon la direction, ce qui a touché un tiers des 12.000 salariés des sites de production en France à raison de trois jours par mois.

Des salariés de Michelin avaient manifesté à l’entrée de l’assemblée générale, à l’appel de la CGT et de Sud, pour des revendications salariales et d’emploi.

Un salarié de Kléber a évoqué des menaces sur l’emploi dans le groupe, déclarant que “des annonces de licenciements de grande envergure” étaient envisagées “courant septembre”.