é à la technologie Wimax, internet sans fil à haut débit, au salon 3GSM de Barcelone, en 2007 (Photo : Lluis Gene) |
[17/05/2009 08:45:09] PARIS (AFP) Promu en 2006 par les pouvoirs publics, qui entendaient le développer sur l’ensemble du territoire, le Wimax, qui permet un accès internet sans fil à haut débit, est très loin de connaître le déploiement escompté, faute en particulier d’équipements adaptés.
En juillet 2006, 49 licences régionales avaient été attribuées par l’Autorité de régulation des télécoms (Arcep).
Objectif : couvrir en haut débit les zones les plus reculées, peu ou mal couvertes par l’ADSL, mais aussi offrir des connexions à l’extérieur ou dans les lieux publics (cafés, aéroports).
Comme le Wifi, le Wimax, qui fonctionne par voies hertziennes, garantit un accès sans fil à internet, mais à des débits plus élevés et avec une portée plus grande, de l’ordre de plusieurs kilomètres.
Pourtant, deux ans et demi plus tard, le bilan est très modeste. Selon l’Arcep, seuls 675 sites avaient ainsi été déployés au 31 décembre 2008, contre 3.562 prévus.
Bolloré Télécom, qui détient 20 licences régionales, n’a mis en place que 13,4% des installations prévues, et Altitude Telecom, propriétaire de 13 licences, 15%.
Conséquence, l’Arcep a décidé de placer sous surveillance jusqu’en décembre 2010 les titulaires des licences qui lui “transmettront tous les six mois l?état d?avancement de leurs déploiements”.
Free, seul détenteur d’une licence nationale, respecte quant à lui ses obligations, néanmoins limitées.
Bolloré, qui vise à terme le marché mobile, et Altitude Telecom justifient cette lenteur par le “retard technologique”.
“Il y a un retard, à la fois sur les équipements de réseaux et sur les terminaux, confirme Pierre Carbonne, analyste à l’Idate (Institut de l’audiovisuel et des télécoms en Europe). Des choses existent, mais il manque des équipements à grande échelle et stables”.
“Avec le coût actuel des équipements et la faiblesse de l’offre, les conditions ne sont pas réunies pour investir sereinement”, ajoute-t-il.
Très engagé, l’opérateur américain Sprint a ainsi revu à la baisse ses prétentions aux Etats-Unis.
Peu d’opérateurs s’engageant, les équipementiers réduisent leurs investissements –à l’image d’Alcatel-Lucent et de Nortel–, ce qui empêche une production de masse et donc des économies d’échelle.
Parallèlement, le concurrent du Wimax, le LTE (Long Term Evolution), a été choisi par nombre d’opérateurs et a pris l’avantage.
Le directeur général de Bolloré Télécom, Marc Taïeb, a ainsi indiqué à l’AFP que si les équipements Wimax ne se développaient pas davantage, son groupe se tournerait vers le LTE.
Quasi absent dans les zones urbaines, le Wimax se répand néanmoins dans les régions rurales et enclavées, grâce au soutien des pouvoirs publics.
“Il existe des modèles juridiques qui permettent aux collectivités de faire appel au privé pour déployer des réseaux, des délégations de service public notamment”, explique Luc Rouach, président de l’opérateur SDNum, spécialisé dans la réduction de la fracture numérique.
En lien avec plusieurs collectivités, 120 sites vont ainsi être déployés d’ici fin 2010 par SDNum dans le Lot-et-Garonne pour couvrir 4 à 5.000 foyers.
Altitude entend dans ce cadre en installer 600 d’ici fin 2009.
Selon Luc Rouach, “5.000 à 6.000” Français sont aujourd’hui abonnés au Wimax, avec des offres téléphonie et internet illimités allant de 35 à 45 euros selon les opérateurs. Un chiffre qui pourrait passer à “plusieurs dizaines de milliers d’ici un an et demi”, cependant loin des 16,8 millions d’abonnés à l’ADSL.