Hamdi Hached, un génie ? Non, pas vraiment. Doué ? Sans doute. Car, ce jeune
tunisien âgé seulement de 23 ans, originaire des îles de Kerkennah, étudiant
en aquaculture à l’Institut Supérieur de Pêche et d’Aquaculture de Bizerte
‘’ISPAB’’, vient de mettre au point –pour ne pas dire une invention- un
procédé d’extraction de biocarburants à partir des macro-algues.
Cette découverte –il faut l’appeler ainsi- mérite d’être mentionnée dans la
mesure où c’est le fruit d’un projet de fin d’études dont l’honneur échoit
en premier lieu aux responsables de l’Institut auquel il appartient et qui
est connu sous l’abréviation de l’ISPAB.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas cette institution, l’ISPAB a été créé
depuis six ans seulement, en 2003.
Il s’agit d’un établissement d’enseignement supérieur et de recherche sous
la double tutelle du ministère de l’Agriculture et des Ressources
hydrauliques et du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche
scientifique et de la Technologie.
L’activité de l’Institut touche aux différents aspects de l’aquaculture :
techniques de pêche, techniques de conservation et de valorisation des
produits de la mer, génie frigorifique, environnement aquatique….
Les études sont couronnées par un diplôme de technicien supérieur.
Notre jeune Hamdi nous a confié que les essais pilotes ont duré près de sept
mois et qu’ils ont été effectués chez lui et au CITET (Centre international
des technologies de l’environnement de Tunis) alors que l’application
expérimentale s’est déroulée au sein des laboratoires de l’ISPAB sous
l’encadrement de ses enseignants, en particulier Mme Wissal Chiboub et Melle
Bouha Tangour, avec le soutien de M. Zoubeir Alouini le directeur de
l’Institut et fin connaisseur en la matière. Et comme il se doit, le futur
‘’inventeur’’ adresse sa sincère reconnaissance et gratitude.
Reconnaissant jusqu’au bout des ongles, il n’oublie pas non plus ses
camarades de la branche aquaculture et pêche et compagnons de parcours, tels
que Mlles Asma, Hasna, Rim et les autres pour leur soutien moral et leurs
encouragements.
Au fait, l’idée de cette recherche a germé dans son esprit suite à la
flambée des prix du pétrole et dérivées. C’est alors, comme beaucoup de
monde d’ailleurs, que M. Hamdi a commencé à réfléchir à un substitut.
De fil en aiguille, l’idée prend forme et se transforme en projet (d’études
pour le moment). Et tout est parti vite, très vite même. Selon lui, les
perspectives de cette découverte s’avèrent prometteuses, et ce d’autant plus
que, avec son utilisation, les premiers bénéficiaires pourraient être les
ménages tunisiens, les véhicules et le milieu rural.
Il nous a affirmé avoir déposé son invention depuis un mois au niveau de
l’Institut national de normalisation et de la propriété intellectuelle ‘’INNORPI’’.
On aura donc compris que M. Hamdi ne compte pas s’arrêter en si bon chemin ;
il veut persévérer dans ses recherches sinon faire d’autres découvertes du
moins parfaire celle en question.
Déjà, il souhaiterait non seulement s’inscrire en deuxième cycle en
engineering de l’aquaculture, mais que de nouvelles filières aquacoles
soient créées au sein des instituts dans la mesure où la Tunisie dispose
1.350 km de côtes.
Et ce n’est pas tout, puisque les espèces marines sont également en
abondance et sont d’une grande valeur marchande et gustative, et donc
plusieurs possibilités pourraient s’offrir aux investisseurs privés locaux
et étrangers d’autant plus que les cadres formés, notamment au sein de l’ISPAB,
ne cherchent qu’à être exploités au mieux.
Il faut rappeler, au passage, que parmi les espèces et pratiques aquacoles
nouvelles en Tunisie susceptibles d’attirer les investisseurs, il y a la
raniculture, la spongiculture, la puériculture, la perliculture et l’élevage
de poulpe, compte tenu de la demande sans cesse croissante de ces produits à
valeur marchande importante.
En conclusion, M. Hamdi est à la fois passionné –ah, qui a dit que ‘’Sans
passion rien de grand ne serait accompli sur cette terre’’- mais aussi
persévérant et déterminé. De ce fait, il mérite, comme d’autres dans son
cas, beaucoup de soutien, notamment financier, aussi bien de la part des
pouvoirs publics que des entreprises tunisiennes. Sinon qu’est-ce qui
l’empêcherait de partir sous d’autres cieux où ses connaissances pourraient
être mises en valeur. Et ce serait vraiment dommage !