Algérie – Maroc : La course aux armements supplante le développement économique

D’après des informations divulguées cette semaine sur le quotidien algérien
Al Watan se basant sur une étude réalisée par l’Institut international de
recherche pour la paix appelé SPIRI, 4,5 milliards de dollars, soit 3,3% du
PIB de l’Algérie, ont été consacrés aux dépenses militaires en 2008.

L’Algérie est classée troisième dans la course aux armements dans le monde
arabe succédant au Qatar et l’Arabie Saoudite.

Pour l’année 2009, le budget militaire algérien s’élève à 6,25 milliards de
dollars, une augmentation de 10% comparé à 2008. Le Maroc, pour sa part,
occupe le rang de cinquième acquéreur d’armes dans le monde arabe. Le
Royaume a consacré l’année précédente, 1,7 milliard de $ aux dépenses
militaires en plus de 2,4 milliards de $ destinés à l’acquisition de 24
avions de chasse F16 auprès du constructeur américain Lokheed Martin.

Pour l’année 2009, 16% du budget de l’Etat du Royaume sont consacrés à la
gestion et l’investissement et 4,6% du PIB seront dirigés vers des
acquisitions militaires pour le grand bonheur des marchands d’armes et au
grand dam de certains Etats qui estiment qu’ils ne profitent pas assez de
cette manne du ciel. Tels les Etats-Unis qui désapprouvent sans l’avouer
l’acquisition de la majorité des armements algériens en Russie, allié
classique et historique d’«Aldjazaier».

Comment expliquer cette course frénétique venant de la part de pays voisins
dont les déclarations officielles du moins approuvent la construction d’une
unité maghrébine tant politique qu’économique ? Comment justifier ces
budgets colossaux consacrés aux armements à des populations qui manquent du
minimum requis pour vivre dignement et convenablement dans leurs pays ?
Comment convaincre ces centaines de milliers de jeunes sans emplois que les
dépenses militaires sont plus importantes que les investissements dans les
projets économiques, l’amélioration de leurs conditions de vie, la lutte
contre la pauvreté et la consolidation des tissus entrepreneuriaux et des
économies de leurs pays respectifs? Enfin, à quoi vont servir toutes ces
armes ?

A la lecture de l’article paru le lendemain de la clôture du premier Forum
maghrébin des entrepreneurs, et même si s’agissant du Maroc les progrés
économiques sont des plus probants dans la région, l’on ne peut que se
féliciter, nous Tunisiens, de consacrer la plus grande partie du budget de
l’Etat à l’éducation, la santé et aux priorités économiques.