Les petits hommes en vert! Non ce ne sont pas des extraterrestres bien qu’ils
nous croisent et on ne les voient pas, ils courent dans tous les sens et on ne
les remarque pas, ils font un travail de fourmi qui n’intéresse personne.
Pourtant, ces hères qui, pliés en 2, poussant une carriole jaune orange font un
travail de salut public : ils nettoient nos rues de nos rejets intempestifs, de
nos mégots de cigarette, de nos mouchoirs en papier jetés d’un geste désinvolte
par la fenêtre de la voiture, de la bouteille abandonnée par des gens qui ont
étanché leur soif, ils ramassent, ramassent et poussent leur carriole.Travail
ingrat et combien salutaire.
Calculez que si chaque Tunisien ne jette qu’un gramme par jour de déchets, cela
fera par an presque 4.000 tonnes par an, et si on mesurait en volume cela ferait
plus de 20 cm par ha et par an. Mesurez pour savoir dans combien de temps notre
pays deviendrait un vaste dépotoir … calculez donc ; calculez …
Alors, ces tout juste smigards ramassent, ramassent et courent derrière le
manque de civisme de beaucoup qui ne connaissent du développement et de la
civilisation que les usages et non les rejets…
Ces pauvres hères n’ont d’outils que leurs mains et souvent un carton avec
lesquels ils ramassent nos déchets, et sont si mal équipés que leur rendement
relève du miracle.
Eh bien, que je bénis celui qui les a chargés de cette tâche, il faudrait
espérer qu’ils soient mieux outillés pour cette ingratitude, car ils en ont du
travail et que, aussi, il faudrait peut-être que dès l’école on apprenne aux
jeunes que la rue n’est pas une poubelle individuelle, mais appartient à tout le
monde, et le jour où on y arrivera, on aura franchi un sacré pas vers le bonheur
social.