Une société condamnée pour n’avoir pas proposé de reclassement en Roumanie

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ées du groupe Jacquemard (marque Olympia), discutent, le 08 janvier 2003 devant leur usine de Romilly-sur-Seine avant la reprise de leur service. (Photo : Francois Nascimbeni)

[18/05/2009 18:52:54] REIMS (AFP) Le fabricant français de chaussettes Olympia a dénoncé lundi dans un communiqué sa récente condamnation à verser 2,5 millions d’euros à 47 salariés licenciés, pour ne pas leur avoir proposé un reclassement en Roumanie.

“C’est une décision surréaliste (..) qui pourrait signer l’arrêt de mort de l’entreprise”, a déclaré à l’AFP la présidente de l’entreprise, Catherine Rambaud, réagissant à cette condamnation prononcée la semaine dernière par la Cour d’appel de Reims.

Selon elle, la direction s’est refusée “en plein accord avec le comité d’entreprise” à proposer “des reclassements indignes dans son usine de Roumanie au salaire de 110 euros par mois”.

Mme Rambaud affirme que cette condamnation menace la survie de l’entreprise et les 296 emplois restants à Romilly-sur-Seine (Aube). Elle explique que la restructuration mise en oeuvre fin 2005 était “une nécessité vitale face à la déferlante des importations chinoises”.

“On commençait à voir le bout du tunnel malgré la crise et ça nous tombe dessus. On ne peut pas payer. On n’a pas le premier sou”, a-t-elle affirmé, ajoutant qu’elle préparait un pourvoi en cassation qui ne dispensera pas Olympia du paiement des dommages et intérêts.

La cour d’appel de Reims a octroyé en moyenne 32 mois d’indemnités par salarié licencié.

Selon Mme Rambaud, certains des salariés qui ont attaqué l’entreprise avaient refusé des propositions de reclassement “sur place et avec le même salaire”, ce qu’a démenti l’avocat des salariés, Me Philippe Brun, contacté par l’AFP.

Il a souligné que l’arrêt de la cour d’appel confirmait une décision en première instance du tribunal des prud’hommes.

“Il y a une obligation de reclassement dans le groupe en France et à l’étranger, quelles que soient les conditions. Aux salariés d’accepter ou pas”, a-t-il dit, comprenant que cela pouvait choquer l’opinion publique. Mais “la loi, c’est la loi”, a-t-il martelé.

Selon lui, le premier argument retenu par la justice est que la société n’a pas proposé à tous les salariés, mais seulement à certains, des postes de reclassement sur le site avec des critères opaques et non objectifs.