Le mariage Banques Pop/Ecureuil à l’Assemblée

[19/05/2009 06:46:26] PARIS (AFP)

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Logos des Caisses d’Epargne et des Banques Populaires (Photo : Stéphane de Saktuin)

L’Assemblée a commencé lundi soir l’examen du texte sur le mariage des Caisses d’Epargne et des Banques populaires, qui va se poursuivre mardi, avec en toile de fond la nomination d’un proche de l’Elysée à la tête du groupe et les pertes de sa filiale Natixis.

Le rapprochement “va donner naissance au deuxième groupe bancaire français, avec 34 millions de clients, plus de sept millions de sociétaires, 7.700 agences et près de 110.000 collaborateurs”, a déclaré la ministre de l’Economie, Christine Lagarde, en défendant la création d’un “organe central des Caisses d’Epargne et des Banques Populaires” devant la vingtaine des députés spécialistes des finances.

“Mais cette union ne signifie pas une fusion pure et simple: les deux réseaux resteront distincts, et vous pourrez toujours voir dans les villes françaises la croix blanche sur fond bleu des Banques Populaires et l’écureuil” des Caisses d’Epargne, a déclaré Mme Lagarde.

“Le gouvernement s’est engagé à accompagner la création du nouveau groupe par un apport de fonds propres à hauteur de cinq milliards d’euros”, a rappelé Mme Lagarde.

Le rapprochement permettra “d’améliorer le pilotage de Natixis avec une gouvernance claire et simplifiée”, selon elle.

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çois Pérol, ex-secrétaire général adjoint de l’Elysée nommé à la tête du nouveau groupe, le 30 avril 2009 à Paris (Photo : Patrick Kovarik)

Filiale des deux banques, Natixis a affiché une perte trimestrielle de 1,8 milliard d’euros, la contraignant à un nouvel appel de fonds de 3,5 milliards d’euros, le troisième en moins d’un an.

Dans son intervention, le porte-parole du groupe PS pour les finances, Jérôme Cahuzac, a notamment interrogé la ministre sur “l’attitude de l’Etat en cas de besoin de capitalisation supplémentaire de ce groupe”.

Le groupe socialiste va s’opposer au mariage en dénonçant “les conditions de la nomination de François Pérol”, l’ex-secrétaire général adjoint de l’Elysée, à la tête du nouveau groupe.

Sur cette nomination, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour prise illégale d’intérêts après une plainte d’associations et syndicats. M. Pérol a pris part aux négociations sur la fusion des deux établissements.

Les députés PS, radicaux et citoyens dénoncent aussi “le renforcement du pouvoir d’un seul homme au détriment d’un système mutualiste”. Ils estiment enfin que “l’Etat n’obtient aucune contrepartie” en l’échange de son apport de fonds.

Jean-Pierre Brard (app.PCF) a posé la question du maintien des emplois: “M. Pérol a refusé de s’engager sur le maintien des effectifs. Aucune suppression de poste ne doit intervenir au moins pendant tout le temps où le groupe bénéficiera d’une aide publique”.

Dans son rapport sur le projet de loi, Gilles Carrez (UMP) estime que “des fermetures d’agences seraient possibles”, car “il est possible que, dans certaines localités, la présence cumulée des deux banques ne soit pas compatible avec les règles de la concurrence”.

Le texte doit faire l’objet d’un vote solennel à l’Assemblée puis partir en navette au Sénat pour un examen le 8 juin. M. Pérol souhaite que “le nouvel organe soit juridiquement et financièrement en place d’ici à la fin du mois de juillet”.