Si vous n’avez jamais visité l’usine SAGEM en Tunisie, vous devriez y
réfléchir sérieusement car, au plus fort de la crise mondiale, ce
constructeur des technologies de l’information et de la communication est en
train de se développer à un rythme assez étonnant avec une discipline, dans
le plus haut sens du terme à tous les étages !
Nous avons été invités à une visite de l’usine SAGEM en Tunisie et nous
allons commencer par la fin : Avez-vous jamais entendu parler d’auto-contrôle
? Il est mis à la disposition de chaque intervenant des marges de temps, des
procédés standards, des tolérances… qui lui permettent de situer
immédiatement son travail et de savoir s’il est dans les normes. C’est aussi
simple que cela et cela fonctionne !
Mais les Tunisiens sont-ils parfaitement aptes à l’auto-contrôle, alors que
nous entendons de partout des vertes et des pas mûres sur leur nonchalance ?
Eric Faubry, directeur industriel et logistique de SAGEM Communications,
nous répond que la proximité culturelle entre la Tunisie et l’Europe est
positivement agissante et que ‘’…nous avons (notez l’identification) une
capacité d’évolution beaucoup plus grande qu’en Asie. Il y a ici un
enthousiasme indéniable dans l’accueil du changement.’’
Il y a pourtant encore à faire : ‘’La rigueur est plus difficile à imposer.
Pour implanter toute une nouvelle culture dans la tête des gens, c’est
difficile… mais nous allons y arriver… L’un dans l’autre l’auto-contrôle
fonctionne en Tunisie !’’
Et il le faut car, à l’entendre, la compétition est avec la Chine. Clair et
net. ‘’Nous avons des niveaux de performance qui nous laissent dans la
course. Et il y a plus : les niveaux d’exigence de nos clients car, quand
ceux-ci viennent visiter nos locaux, ils se trouvent satisfaits, non pas
uniquement par la qualité de la production, mais aussi par le bien-être des
employés, la sérénité des questions sociales… tout cela est très important
pour nos clients qui estiment que la qualité des produits commence par-là.’’
Ce qui fait que SAGEM voit son avenir dans des perspectives de développement
au moins sur trois fronts :
– améliorer le taux de rotation des stocks,
– nouveaux produits (compteurs électroniques, terminaux haut débit…),
– une acquisition qui déplace en Tunisie une production qui se faisait en
Allemagne.