L’Equateur menace la pétrolière Perenco de sanctions “très fortes”

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étrolière Perenco devant l’ambassade de France à Quito le 5 juillet 2006 (Photo : Rodrigo Buendia)

[19/05/2009 21:39:27] QUITO (AFP) Le gouvernement équatorien a menacé mardi de prendre des “mesures très fortes” contre la compagnie pétrolière française Perenco, soupçonnée d’avoir manoeuvré afin d’empêcher la revente de sa production saisie par l’Etat pour un arriéré d’impôts.

“Il semble que Perenco ait pu faire pression sur d’autres compagnies, y compris avec des menaces”, pour éviter que la production soit achetée, a déclaré le ministre des Mines et du Pétrole Derlis Palacios.

“Cela serait terrible pour le pays et si c’est confirmé des mesures très fortes seront prises contre la compagnie”, a-t-il ajouté au micro de la radio équatorienne Sonorama.

Le gouvernement espérait revendre vendredi 1,4 millions de dollars de brut mais n’a pas trouvé d’acquéreur, ce qui a déclenché sa méfiance.

Le 4 mars, Quito avait ordonné le placement sous embargo de 70% de la production de la compagnie, dans le cadre de poursuites intentées pour des arriérés d’impôts estimés à 338 millions de dollars, dus selon les autorités équatoriennes au titre des bénéfices extraordinaires tirés de la hausse, jusqu’en 2008, des cours du pétrole.

Le brut ainsi saisi devait être vendu pour permettre de compenser cette perte de revenus présumée.

Perenco a de son côté obtenu début mai d’un tribunal arbitral rattaché à la Banque mondiale qu’il ordonne à l’Etat équatorien de rendre la production ainsi saisie et de “s’abstenir de toute mesure, judiciaire ou d’un autre type, destinée à exiger le paiement de la dette”.

Quito n’a cependant pas respecté la décision arbitrale et décidé de vendre aux enchères le pétrole saisi.

Perenco produisait jusqu’à fin mars environ 25.600 barils par jour en Equateur soit 10% de sa production mondiale, selon des données publiées sur son site internet.

La compagnie opérait en vertu d’une concession l’obligeant à réserver 18% de la production à l’Etat équatorien, jusqu’à ce que cette répartition soit remise en cause par Quito, en 2007.