[20/05/2009 07:15:27] PARIS (AFP)
ô, où les producteurs de lait manifestent le 19 mai 2009 (Photo : Kenzo Tribouillard) |
Le prix actuel du lait n’est “pas supportable” et les industriels doivent accepter de reprendre la négociation et de payer “le prix juste” aux éleveurs, a estimé le ministre de l’Agriculture Michel Barnier mercredi sur France Inter.
Le gouvernement a annoncé mardi la nomination de deux médiateurs pour tenter de désamorcer la colère des producteurs de lait, mobilisés dans toute la France, pour dénoncer la politique des pouvoirs publics et la baisse de leurs revenus.
La médiation doit “faciliter les discussions privées” entre producteurs et industriels pour fixer les prix du lait à court terme -pour le 2ème trimestre– et à plus longue échéance, en tentant de fixer un cadre de négociations.
L’objectif est d’obtenir un accord “dans la première quinzaine de juin”, a-t-on indiqué au ministère de l’Agriculture. La mission sera menée par Philippe de Guénin, directeur régional de l?alimentation, de l?agriculture et de la forêt des Pays de Loire, et Pierre Lepetit, inspecteur général des finances.
éversent du lait devant la préfecture de la Sarthe le 19 mai 2009 au Mans (Photo : Jean-François Monier) |
Ce geste du gouvernement répond à une forte mobilisation des producteurs devant les préfectures mais aussi dans la grande distribution.
Les éleveurs voulaient dénoncer la baisse de 30% du prix du lait. Une chute “historique” d’autant plus “insupportable” que le prix –aux environs de 21 centimes le litre– est désormais inférieur aux coûts de production.
L’Ouest, première région laitière de France, a été le théâtre de nombreuses manifestations, de la traite de vaches, au déversement de lisier ou de lait.
Evolution mensuelle et annuelle du prix du lait en France |
La mobilisation était également importante dans les autres régions où des délégations de producteurs ont été reçues par les préfets.
Quelques manifestations insolites ont également eu lieu. Dans le Nord, le directeur d’un hypermarché a trait de bon gré une vache à la demande des agriculteurs qui avaient envahi son magasin. Devant la préfecture de l’Ain, à Bourg-en-Bresse, des éleveurs ont déposé, dans la nuit de lundi à mardi, quelque 3.000 chariots de grandes surfaces.
La FRSEA a prévu mercredi dans les Pays-de-la-Loire et dans une partie de la Bretagne “une journée blanche”, consistant à bloquer les camions de collecte.