Un grand intérêt est affiché par les start-up tunisiennes au marché algérien
dont les besoins en matière de nouvelles technologies et de services aux
entreprises sont énormes. La présence régulière et de plus en plus
importante de ces sociétés au MED-IT d’Alger témoigne clairement de cet
intérêt.
Pour la sixième édition du salon, tenue du 18 au 20 mai au Palais de la
culture, le pavillon de la Tunisie s’est davantage étendu pour accueillir de
nouveaux participants à la manifestation.
C’est le cas notamment de la société Netsystem, spécialisée dans le pilotage
des projets de portails d’entreprises (Internet, intranet, Extranet) et dans
la gestion électronique des documents et Workflow. «C’est notre premier
contact avec le marché algérien. C’est un marché en pleine expansion et sur
lequel nous comptons beaucoup pour développer nos activités», souligne
Fadhel Kachoukh, Manager Exécutif de Netsystem.
Les petites et moyennes entreprises ainsi que le secteur financier (banques
et assurances) sont les principales cibles de cette société présente
également en Suisse et au Maroc. Pour Kamel Labidi, président-directeur
général de l’IDEE, start-up 100% tunisienne spécialisée dans l’édition des
logiciels pour la banque, «l’Algérie est un marché très porteur. Nous
cherchons à la fois des opportunités d’affaires et des partenaires algériens
avec qui on peut travailler». Il ajoutera, toutefois, que face aux besoins
énormes exprimés par ce marché, la mécanique du fonctionnement reste moins
claire. «C’est là où il faut se battre pour comprendre cette mécanique et la
transformer en un outil de production», note le patron.
Créée depuis 1992, la société IDEE dispose de références un peu partout en
Afrique et d’une douzaine de clients en Tunisie, exclusivement des banques.
Elle se targue d’avoir édité un logiciel 100% arabisé pour la banque et qui
est opérationnel en Libye depuis plus d’un an.
Contrairement aux deux entreprises précitées, la société ARCHIMED,
spécialisée dans l’ingénierie documentaire, est à sa deuxième participation
au MED-IT d’Alger. Filiale tunisienne d’un groupe international, «ARCHIMED,
souligne son manager général, Hafedh Tlili, est intéressée par le marché
algérien à plusieurs niveaux, que ce soit pour des projets pour l’Etat ou
pour des projets de partenariat avec des entreprises algériennes».
La société est déjà présente en Algérie à travers un projet de partenariat
conclu avec Arab Leasing Corporation (ALC), portant sur la gestion de
dossiers de clients. «Le marché algérien est en perpétuelle évolution.
D’année en année, nous sentons qu’il y a une volonté d’aller de l’avant»,
fait remarquer le manager. Les bibliothèques nationales ou universitaires
ainsi que les institutions d’archives constituent la cible principale d’ARCHIMED
en Algérie. Actuellement, la société est en train de finaliser tout le
système des archives nationales tunisiennes. Ce qui est, précise monsieur
Tlili, «une première dans la région et dans le monde arabe».
D’autres applications sont aussi développées par cette entreprise, notamment
dans le domaine de la gestion de la formation et des compétences.
Inauguré cette année par le ministre de la Poste et des TIC, Hamid Bessalah,
et le ministre du Commerce, El Hachemi Djaaboub, le Med-IT, dans sa sixième
édition, a été placé sous le thème «Développer l’e-commerce en Algérie». Un
domaine non encore développé dans le pays en raison du retard accumulé dans
l’utilisation d’Internet et les systèmes de paiement.
Le ministre du secteur a saisi l’occasion du Salon pour annoncer que la loi
2000-03 fixant les règles relatives à la poste et aux télécommunications
«sera modifiée», sans pour autant préciser les aspects sur lesquels
porteront ces modifications. «Le texte modifié sera proposé au gouvernement
avant l’automne», indique le ministre. Cette révision du cadre juridique
vient répondre aux exigences dictées par le besoin de développer une
économie numérique en Algérie, fait-on remarquer.