La Tunisie et la Banque africaine du développement (BAD) ont signé lundi 18
mai deux accords de prêts de 385 millions de dinars (275 millions de dollars)
pour soutenir les efforts déployés par le gouvernement tunisien et renforcer
l’intégration et la compétitivité de l’économie de la Tunisie.
Les deux accords de prêts ont été paraphés par le ministre du Développement et
de la Coopération internationale, Mohamed Nouri Jouini, et Zeineb El Bakri,
vice-présidente de la BAD, chargée des opérations sectorielles.
Le premier accord porte sur le financement, moyennant un montant de 345 millions
de dinars (246,42 millions de dollars), du Programme de renforcement de
l’intégration et de la compétitivité de l’économie tunisienne (intégration
commerciale, amélioration du climat des affaires, promotion du système de
financement).
Le deuxième accord, d’un montant de 40 millions de dinars (28,57 millions de
dollars), s’inscrit dans le cadre du programme d’investissement dans le secteur
des eaux. Le programme a pour objectif de contribuer au développement de la
gestion et de l’exploitation des périmètres irrigués publics, d’améliorer le
taux d’approvisionnement en eau potable dans les zones rurales et de renforcer
la gestion intégrée des ressources hydrauliques.
Rappelons par ailleurs que, concernant les Programmes d’appui a la compétitivité
I et II de l’économie tunisienne, la Banque africaine de développement avait
indiqué dans un communqué paru en mars dernier que cela a permis:
– le maintien d’un cadre macroéconomique stable, capable de résister à des chocs
exogènes grâce, notamment, à la diversification du système productif ;
– l’amélioration de la compétitivité de l’économie tunisienne, en particulier
les performances sectorielles des cinq domaines couverts par les réformes
(environnement des affaires, gouvernance des entreprises et privatisation,
télécommunication et technologie de l’information, assurances et intermédiation
financière).
Au final, six facteurs sont à l’origine de ce succès :
1) une bonne vision à long terme de l’économie ;
2) une volonté politique affirmée des autorités de réaliser les réformes ;
3) une bonne appropriation des réformes et un large consensus en leur faveur ;
4) des ressources humaines qualifiées et abondantes;
5) une bonne coordination de l’aide des trois co-financiers des programmes,
notamment une bonne flexibilité dans la gestion des conditionnalités ;
6) un environnement macroéconomique stable.
Recommandations à l’attention de la Tunisie mais aussi de la BAD
A l’attention de l’Emprunteur: (a) poursuive la consolidation des réformes
conformément au 11ème Plan et accélérer leur rythme ; (b) élaborer un programme
long pour la mise en œuvre des réformes, afin de pouvoir ordonner, préparer et
accélérer les différentes phases dans un cadre cohérent ; (c) élargir et
renforcer la concertation avec les partenaires du secteur privé, notamment la
promotion d’un cadre consultatif formel ; et (d) encourager l’Emprunteur à
préparer les rapports périodiques d’avancement, ainsi que les rapports
d’achèvement, conformément aux dispositions générales des accords de prêt.
A l’attention de la Banque: (a) envisager d’appuyer les réformes dans le cadre
d’une approche programme ; (b) appuyer le dialogue avec les autorités sur la
base d’études spécifiques ; (c) augmenter son expertise et sa performance dans
un pays qui, parallèlement aux performances de son économie, aura la possibilité
de recourir à des ressources financières de plus en plus compétitives sur le
marché financier international ; et (d) revoir les procédures d’examen des
justificatifs des décaissements et responsabiliser le staff en charge du
programme pour qu’il soit plus réactif, afin d’éviter les retards par rapport
aux autres donateurs.
(Source : www.afdb.org)