épond aux questions des journalistes le 8 mai 2009 à Mainz (Photo : Torsten Silz) |
[21/05/2009 15:35:46] FRANCFORT (Allemagne), (AFP) Le constructeur américain General Motors (GM) privilégie le rachat de sa filiale allemande Opel par l’équipemetier canadien Magna à une reprise par l’italien Fiat, affirme jeudi la presse.
GM a confirmé mercredi soir avoir reçu trois offres de reprise pour Opel émanant de Fiat, de Magna et de la holding RHJ International.
Selon un classement interne confidentiel de GM, cité par le Spiegel online, GM privilégie Magna, puis RHJ International, dont le premier actionnaire est le fondateur du fonds américain Ripplewood, et enfin Fiat.
GM “préférerait, à ce stade, un accord avec l’équipementier canadien plutôt qu’avec Fiat”, indique aussi le quotidien américain Detroit News, citant des sources proches du dossier.
Interrogé par l’AFP, un porte-parole de GM Europe n’a pas souhaité commenter.
Selon la presse, la solution Magna a au moins deux avantages aux yeux du groupe américain: l’équipementier dispose d’un savoir faire technologique précieux, comme l’illustre sa participation au développement du tout-terrain de BMW X3. En outre, le groupe pourrait faire tourner à plein les usines d’Opel en y faisant monter des modèles d’autres constructeurs.
Magna est aussi populaire parmi les salariés d’Opel, rappelle le Detroit News.
En revanche, la solution Fiat, qui vient de nouer une alliance avec Chrysler, est susceptible de faire profiter un concurrent direct de GM de la technologie de GM en Europe.
Par ailleurs, GM n’a toujours pas digéré d’avoir dû verser environ 1,5 milliard de dollars de compensations à Fiat après la fin de leur coopération en 2005, assure le Spiegel online.
Le patron de Fiat, Sergio Marchionne, a lui affiché sa confiance, estimant que son groupe avait “plus de 50% de chances” de prendre le contrôle d’Opel, selon des propos rapportés jeudi par La Stampa.
Le choix final du prétendant revient à GM. Mais le rôle du gouvernement allemand est déterminant, car il va décider à qui il accordera des garanties financières essentielles à la survie d’Opel.
Selon le quotidien allemand Bild, les trois prétendants demandent des garanties comprises entre 5 milliards pour Magna et RHJ et 7 milliards d’euros pour Fiat.
Tous trois prévoient de supprimer des milliers d’emplois. D’après le tabloïd allemand, Magna et RHJ International veulent supprimer 10.000 emplois environ. Les syndicats allemands avaient avancé un chiffre similaire pour Fiat, après qu’un premier projet de rapprochement entre Fiat et Opel, baptisé Football, avait fait état de 18.000 postes menacés.
Le patron de Fiat a indiqué jeudi au Spiegel online vouloir “réduire de 20% les capacités de production dans le nouveau groupe fait de Fiat et des filiales européennes de GM”. Mais cela ne veut pas dire que le nombre d’emplois doit baisser de 20%, a précisé M. Marchionne, qui a rappelé qu’il voulait garder les quatre usines allemandes d’Opel.
Le gouvernement allemand va prendre une décision au plus tard en début de semaine prochaine, selon le ministre du Travail Olaf Scholz. Les protagonistes se sont déjà consultés mercredi soir et jeudi, et les discussions sont “intensives”, selon des sources proches du dossier interrogées par l’AFP.