La Russie met en garde contre une “nouvelle crise” du gaz avec l’Ukraine

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és d’Orlovka dans la région d’Izmail le 14 janvier 2009 (Photo : Sergei Supinsky)

[21/05/2009 16:51:01] MOSCOU (AFP) La Russie craint une “nouvelle crise” du gaz avec Kiev en raison de la situation financière de la société ukrainienne d’hydrocarbures Naftogaz, ont rapporté jeudi les agences russes, citant une source au sein d’une délégation gouvernementale russe en visite à Astana.

“Si les affaires de Naftogaz sont effectivement aussi mauvaises sur le plan financier que ne le décrit le Centre de recherches sur l’énergie, nous pouvons arriver à la conclusion que nous pouvons nous trouver au bord d’une nouvelle crise”, a déclaré cette source qui accompagnait le Premier ministre russe Vladimir Poutine dans la capitale kazakhe.

Naftogaz a pour sa part démenti qu’un tel risque existe, insistant sur la santé financière de l’entreprise ukrainienne.

“On ne s’attend à aucune crise, la situation financière de la compagnie est stable”, a déclaré à l’AFP le porte-parole de Naftogaz, Valentin Zemlianski.

Mais selon la source russe, la compagnie ukrainienne ne possède pas les moyens financiers pour acheter du gaz cet été et de le stocker en vue de l’hiver dans ses réservoirs souterrains, et elle n’a pas non plus la possibilité de trouver un financement sur le marché.

Par ailleurs, “la limite des avances de paiement” du groupe public gazier russe Gazprom “a été largement atteinte”, a expliqué la même source, ajoutant que Naftogaz avait “déjà reçu un paiement d’avance pour le transit (de gaz russe vers l’Europe) pour la totalité de 2009”.

“Si la partie ukrainienne ne peut finalement résoudre le (problème du) paiement des injections de gaz dans les stocks souterrains de gaz, cela signifie que cet hiver, Naftogaz ne pourra pas remplir totalement ses obligations de transit du gaz russe vers les consommateurs européens”, a-t-elle encore indiqué.

M. Poutine doit rencontrer vendredi à Astana son homologue ukrainienne Ioulia Timochenko en marge d’un sommet des chefs de gouvernement de la CEI (pays de l’ex-URSS moins les Etats baltes et la Géorgie).

Moscou et Kiev s’étaient opposés en janvier dans un grave conflit gazier qui s’était traduit par deux semaines d’interruption totale des livraisons de gaz russe aux clients occidentaux de Gazprom.