écolle de l’aéroport Zia de Dhaka, le 28 mars 2009 (Photo : Munir Uz Zaman) |
[22/05/2009 15:23:10] LONDRES (AFP) La compagnie aérienne britannique British Airways (BA) a annoncé vendredi une perte record en 2008/09, et incité le personnel à travailler à temps partiel, le patron Willie Walsh et le directeur financier décidant de montrer l’exemple en renonçant à leur salaire de juillet.
BA, qui ne recommandera pas non plus de dividende, a connu une perte nette part du groupe de 375 millions de livres (425 millions d’euros) contre un bénéfice de 712 millions un an plus tôt.
La compagnie a vu s’écrouler de 13% le trafic de ses classes supérieures, très lucratives lorsque la bulle financière jetait dans les avions transatlantiques des flots serrés d’hommes d’affaires.
Pour l’année en cours, BA a laissé entendre que la baisse du chiffre d’affaires pourrait dépasser les 5% déjà annoncés.
La compagnie, dont le nombre total de passagers a baissé de 4,3% à 33,1 millions sur l’année écoulée, va aussi réduire sa capacité l’hiver prochain, de 4%.
Après avoir déjà réduit de 2.500 depuis l’an dernier le nombre d’employés, à 40.000 environ, elle demande à présent à son personnel de prendre des congés non rémunérés ou à travailler à temps partiel.
Le patron a décidé de donner l’exemple, et travaillera pour rien en juillet, comme le directeur financier Keith Williams.
“Je veux que tout le monde examine sérieusement ces propositions, a-t-il dit. Personnellement, je ne veux ni congé supplémentaire ni travail à temps partiel, mais je veux faire une contribution, pour montrer que je reconnais dans quelle situation difficile nous sommes”.
M. Walsh est payé 735.000 livres par an et M. Williams 440.000 livres.
Toutes les compagnies aériennes sont actuellement dans des situations difficiles, à l’exception peut-être des low-costs comme Ryanair, une des principales concurrentes de BA sur le moyen courrier.
Mais le ton employé par les dirigeants de BA a été particulièrement lugubre. En particulier, ils ont estimé qu’on ne voit pas du tout la fin du tunnel.
M. Walsh a remarqué qu’il n’y avait “aucune amélioration immédiate à l’horizon”. Le président Martin Broughton a considéré que “toute reprise prendrait probablement plus longtemps qu’envisagé”.
Dans ce contexte, les discussions sur une fusion en actions avec l’espagnole Iberia, qui traînent depuis l’année dernière, vont encore prendre “plusieurs mois”.
L’une des rares consolations semble venir des 400 millions de dollars d’économie prévus sur le carburant cette année, après une facture de trois milliards l’an passé. Une autre vient aussi d’une ponctualité améliorée.
British Airways a noté aussi d’excellentes enquêtes de satisfaction des passagers, et que les 24 millions de passagers qui ont traversé son nouveau Terminal 5 d’Heathrow, inauguré l’an dernier dans la douleur –pertes de bagages, retards–, l’ont “adoré”.
La compagnie, membre de l’alliance oneworld, espère aussi obtenir bientôt des autorités européennes et américaines l’immunité anti-trust pour lier ses opérations à celles d’American Airlines et d’Iberia au-dessus de l’Atlantique. Près de 3.400 lettres d’officiels favorables à cette alliance ont été reçues par le ministère des Transports américains.
L’alliance Skyteam (Air France-KLM) a pris de l’avance dans ce domaine, sur oneworld et sur l’alliance Star (Lufthansa).
L’analyste Chiara Carella du cabinet Frost & Sullivan a noté que “l’année serait certes cruciale pour British Airways”, moins bien équipée contre la crise que Lufthansa, par exemple, mais que “tout n’allait pas aussi mal que ça en avait l’air”.
A une demi-heure de la clôture, BA perdait 4,42% à la Bourse de Londres, dans un marché en hausse de 0,29%.