[22/05/2009 09:53:11] TOKYO (AFP)
à Tokyo (Photo : Yoshikazu Tsuno) |
La Banque du Japon (BoJ) a annoncé vendredi qu’elle laissait son principal taux directeur inchangé à 0,10% et a un peu amélioré son diagnostic économique, à l’issue d’une réunion de deux jours de son comité de politique monétaire.
La décision concernant le taux directeur au jour le jour a été prise à l’unanimité des huit membres présents. Ce taux avait été ramené à son niveau bas actuel le 19 décembre, du fait de la détérioration des conditions de financement et du marché interbancaire.
Aucun mouvement n’était attendu par les économistes, alors que le Japon traverse actuellement sa pire récession depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, avec quatre trimestres consécutifs de recul du produit intérieur brut (PIB).
De surcroît, les circuits financiers ne sont pas encore fluidifiés et le Japon est de nouveau menacé par le phénomène pervers et handicapant de la déflation. Les prix à la consommation hors produits frais ont baissé de 0,1% en mars en glissement annuel, notamment à cause des variations de cours du pétrole, enregistrant leur premier déclin sur un an depuis septembre 2007.
La banque centrale a cependant atténué vendredi, pour la première fois depuis des mois, la tournure alarmiste de son appréciation économique, indiquant que la conjoncture se dégradait certes encore mais supprimant l’adverbe “considérablement” qui figurait depuis janvier dans ses communiqués mensuels.
“La conjoncture économique s’est aggravée, mais les exportations et la production industrielle ont commencé de rebondir du fait de la diminution des niveaux de stock des entreprises tant à l’étranger qu’au Japon”, a justifié la BoJ.
Les conditions financières demeurent quant à elles difficiles, mais, comparativement à la situation d’il y a quelques mois, les choses se sont améliorées, considère aussi l’institut d’émission.
“Si la demande intérieure risque encore d’être faible, les exportations et la production devraient commencer à redémarrer et, par conséquent, le rythme d’aggravation de la conjoncture devrait graduellement ralentir”, ajoute-t-il.
La BoJ se sent ainsi confortée dans son sentiment que la reprise pourrait s’amorcer quelque part entre le dernier trimestre 2009 et le premier de 2010, aidée par les diverses mesures monétaires prises par elle-même et budgétaires décidées par l’Etat, pour stabiliser les marchés financiers, soutenir les entreprises fragilisées et redonner confiance aux consommateurs.
La banque centrale a employé de nombreux outils non conventionnels pour débloquer l’accès au crédit et réamorcer l’économie (rachat d’actions détenues par les banques, achat d’obligations et de billets de trésorerie émis par les entreprises, etc.). Quant à l’Etat, il a mis en oeuvre quatre plans de relance massifs.
Si les signaux positifs perçus s’amplifient, on peut espérer que l’économie japonaise reprenne à long terme le chemin d’une croissance durable”, écrit la BoJ, signalant toutefois que de nombreuses incertitudes demeurent du fait de l’intrication des phénomènes économiques mondiaux et de la dépendance du Japon à l’égard des marchés étrangers.