écrivaine Anna Sam pose le 19 mai 2009 à son domicile de l’Hermitage. (Photo : Marcel Mochet) |
[22/05/2009 06:39:55] RENNES (AFP) “J’ai vu Rome… mais en taxi, la nuit”, soupire Anna Sam. Depuis un an et demi, cet ex-caissière n’a plus une minute à elle, surfant sur le succès après s’est fait connaître en racontant avec piquant sur un blog ses sept années passées derrière la caisse d’un hypermarché de Rennes.
Une expérience qui a donné lieu à un livre, puis à une BD, et bientôt à un deuxième livre, un film et une pièce de théâtre.
Anna a dû notamment se plier à la promotion de son premier livre paru en juin 2008, “Les tribulations d’une caissière”, inspiré du blog. Vendu à près de 100.000 exemplaires en France et traduit en 16 langues, c’est un “succès énorme” dit son éditeur Stock qui lui a rapidement commandé un autre ouvrage.
“Tout cela m’occupe à plein temps!”, explique la jeune femme de 29 ans avec sourire et décontraction, avouant qu’elle aimerait parfois “prendre un peu de recul” et quelques vacances avec son mari, qui suit une formation de plombier-chauffagiste.
Quelques mois après avoir démarré son blog, et avant d’être propulsée dans le tourbillon médiatique, Anna Sam avait décidé de quitter son emploi de caissière, un job étudiant devenu faute de mieux un travail à plein temps.
Fin mai, le récit de ses aventures paraîtra en BD, un projet cher à cette grande fan de “bulles” qui avait d’ailleurs pris pour son blog le pseudonyme de “Miss Pas Touche”, héroïne des albums de Hubert et Kerascoët.
écrivaine Anna Sam pose le 19 mai 2009 à son domicile de l’Hermitage. (Photo : Marcel Mochet) |
“Déjà quand j’écrivais le blog, je pensais que cela pouvait être mis en images”, raconte-t-elle. Sa bonne étoile a fait le reste, en lui faisant rencontrer un dessinateur et directeur de collections dont “la mère avait aimé le livre” lors d’une séance de dédicace dans une librairie de Saint-Malo.
Ces dernières semaines, l’écriture de son deuxième livre a bien occupé cette titulaire d’un DEA de littérature. “Conseil d’amie à la clientèle” sortira en juin, “sur un ton aussi léger que le premier”, mais cette fois, Anna s’est mise “dans la peau du client”, explique-t-elle.
Quant au film en préparation, “un conte un peu décalé” tiré de sa propre aventure et réalisé par Sandrine Veysset, elle le suit d’un peu “plus loin” qu’une adaptation théâtrale également en cours.
Le succès qu’Anna rencontre depuis un an et demi ne cesse de l’étonner.
“Tout cela à partir d’un blog!” (caissierenofutur.over-blog.com), plaisante-t-elle. “Je pensais que cela allait s’arrêter au bout de quelques mois.”
Et, poursuit-elle, “quand j’entends parler du +phénomène Anna Sam+, cela me fait rire”, glisse-t-elle avec un naturel qui ne l’a pas quitté. Hormis un bon coup de ciseau qui a raccourci ses longs cheveux, la jeune femme n’a rien changé de ses habitudes et essaie de continuer à lire et à jouer un peu de piano.
“Tout cela m’éclate”, résume-t-elle, et de surcroît “financièrement c’est plus lucratif que caissière!”
Alors, Anna se prête de bonne grâce et avec philosophie à toutes les sollicitations, même à “06H45 du matin” quand un journaliste l’appelle pour lui demander son avis sur les caisses automatiques dans les supermarchés.
La jeune femme, qui garde la tête froide, s’interroge aussi sur “l’après”, et confie qu’elle aimerait travailler dans la grande distribution, un milieu qu’elle n’a jamais dénigré. Mais pour l’instant, sa médiatisation a “fait peur” à certains des employeurs qu’elle a rencontrés.