Il existe un “risque de grave crise sociale” dans le monde, selon Zoellick

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ésident de la Banque mondiale Robert Zoellick, le 20 mai 2009 à Helsinki (Photo : Heikki Saukkomaa)

[24/05/2009 09:48:42] MADRID (AFP) Le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, a estimé dans un entretien publié dimanche en Espagne que la crise mondiale pourrait déboucher sur une “grave crise humaine et sociale”, si des mesures adéquates ne sont pas prises à temps.

“Si l’on ne prend pas de mesures, il existe un risque d’arriver à une grave crise humaine et sociale, avec des implications politiques très importantes. Les mesures de relance peuvent être déterminantes”, a déclaré cet Américain au journal espagnol El Pais.

“Ce qui a commencé comme étant une grande crise financière et est devenu une profonde crise économique, dérive aujourd’hui en une crise du chômage”, a-t-il ajouté.

“Si l’on crée des infrastructures qui mettent les gens au travail, cela peut être un moyen d’associer des défis à court terme à des stratégies à long terme”, a poursuivi M. Zoellick.

“A mon avis, dans ce contexte, personne ne sait vraiment ce qui va se passer et le mieux est d’être prêt pour tout imprévu”, a-t-il souligné.

Par zones géographiques, “l’Amérique latine s’est maintenue raisonnablement bien, même si le Mexique et l’Amérique centrale sont sous tension car ils dépendent beaucoup du marché nord-américain. L’Europe de l’Est est dans une situation délicate, en particulier les pays baltes ou d’autres comme la Roumanie”, selon M. Zoellick.

Autres “zones d’ombre”, avertit le président de la Banque mondiale: “les dangers liés au protectionnisme et à la dette privée dans le monde émergent, malgré les aides du FMI”.

“Et il existe ce que j’appelle le +facteur X+, que l’on ne voit jamais arriver, comme la grippe” porcine, a-t-il ajouté.

La reprise économique “va être de faible intensité pendant une période prolongée” et “le chômage va continuer à augmenter”, prévient-il, tout en soulignant que la “probabilité d’une Grande Dépression est faible, mais jamais nulle”.