Investissement : Poulina ne se retirera jamais d’Algérie

Que faire ? C’est la question que se posent tous les investisseurs étrangers
déjà engagés en Algérie, depuis que les autorités algériennes ont décidé de
durcir les conditions de l’investissement dans leur pays, par une série de
mesures prises successivement depuis près d’une année : annulation d’un
amendement de la loi sur les hydrocarbures ouvrant la possibilité aux
étrangers de créer des sociétés pétrolières indépendantes, taxation des
profits pétroliers lorsque le baril dépasse 30 dollars sur le marché
international, obligation de réinvestir en Algérie la part de leurs
bénéfices exonérés d’impôts, octroi au gouvernement algérien d’un droit de
préemption sur la cession à d’autres groupes étrangers d’entreprises
installées en Algérie, décision de ne plus vendre des terrains industriels
publics aux investisseurs et de ne plus accorder à l’avenir que des
concessions renouvelables, et interdiction aux investisseurs étrangers de
détenir plus de 49% du capital de leurs projets en Algérie et de 70% pour
les sociétés d’import.

Outre la surprise, ces mesures ont beaucoup inquiété la communauté des
investisseurs étrangers en Algérie. Les réactions enregistrées du
mécontentement à la menace de quitter le pays, lancées en particulier par
des entreprises dont quelques unes ont déjà annoncé le gel de leurs projets
dans ce pays. Qu’en est-il des entreprises et groupes tunisiens.

Dans les coulisses, les commentaires et analyses vont bon train depuis que
les mesures encadrant l’investissement étranger en Algérie sont entrées en
vigueur. Et le premier à évoquer le sujet en public est M. Abdelwaheb Ben
Ayed. Le patron de Poulina Holding Group (PGH) l’a fait à deux reprises en
quatre jours –jeudi 13 mai 2009, lors d’une communication financière, et
lundi 17 mai, pendant l’assemblée générale ordinaire du groupe.

A l’instar des autres investisseurs présents en Algérie ou qui avaient
l’intention de s’y implanter, Poulina Group Holding n’est pas indifférent
aux décision des autorités algériennes concernant l’investissement étranger,
pour ne pas qu’elles l’inquiètent un tant soit peu. Mais contrairement à
d’autres investisseurs tunisiens et, surtout, étrangers, PGH n’a nullement
l’intention de geler ses projets en Algérie et encore moins de s’en retirer.

«Nous n’avons pas le droit d’oublier l’Algérie», affirme le p-dg de PGH.
D’autant que «depuis 1978, nous n’avons eu que des retombées positives»,
explique-t-il. Certes, «nous aimerions qu’elle (l’Algérie) soit facile. Si
c’est le cas, nous pourrons aller rapidement, sinon nous allons devoir nous
adapter
», note Abdelwaheb Ben Ayed. Qui affirme que son groupe adopte la
même démarche pour la Libye. «Quoiqu’il arrive, nous ne quitterons jamais
ces deux pays
».

Présent depuis près de trente ans en Algérie, notamment dans la fabrication
des réfrigérateurs, et des bouteilles à gaz, PGH est en train d’y construire
deux nouvelles usines de carreaux céramiques et de billettes en acier. En
Libye, le groupe compte une bonne dizaine de projets.

En fait, ce groupe a arrêté une stratégie souple consistant à moduler le
volume et le rythme de ses investissements en Algérie en fonction de
l’évolution de la situation sur le terrain. Poulina Group Holding entend
donc continuer à saisir les opportunités dans ce pays, mais de manière
prudente.

– Lire tous les articles sur
POULINA