«La Tunisie, un remède anticrise!» En plein marasme économique mondial, le
pays du jasmin n’y va pas par quatre chemins dans sa récente campagne de
communication destinée à séduire les investisseurs étrangers : pour survivre
aux difficultés du moment, les entreprises européennes n’auraient finalement
pas de meilleure décision à prendre que de s’implanter… en Tunisie. C’est
même, dixit le gouvernement tunisien, une opportunité à ne pas manquer :
celle d’accroître leur compétitivité !
Provocation ? Pas tant que cela, car beaucoup d’entreprises industrielles,
confrontées à la concurrence exacerbée venue d’Asie ou des pays de l’ancien
bloc de l’Est, ont compris depuis longtemps qu’elles n’avaient souvent guère
d’autre choix que de se délocaliser dans des pays à bas coûts. Et, entre la
Chine et la Tunisie, cette dernière offre, au-delà des zones franches
qu’elle a su développer à l’intention des entreprises étrangères
exportatrices, un plus indéniable : la proximité. «Dans le textile, une
entreprise française qui n’aurait pas un pied en Tunisie a peu de chances de
survivre!», martèle Afif Chelbi, ministre de l’Industrie, de l’Energie et
des PME.
Plus de 2.200 entreprises européennes (Benetton, Sagem…) ont déjà fait ce
choix. Une entreprise française s’implante tous les cinq jours en Tunisie,
petit pays qui, depuis qu’il a décidé de s’ouvrir aux investissements
extérieurs en 1996, se prend parfois à rêver de devenir le dragon de la
Méditerranée, fort d’une croissance de 4,5% en 2009 et d’un revenu moyen qui
a doublé en dix ans. Avec un atout précieux : son capital humain. Entre 1995
et 2008, le nombre d’étudiants tunisiens est passé de moins de 100.000 à
360.000, soit 3,6% de la population. Un taux similaire au taux français. Et
les ingénieurs de Tunis n’ont pas grand-chose à envier aux nôtres, si ce
n’est leur rémunération : là, ils sont payés cinq fois moins cher qu’en
Europe (mais la baguette de pain ne vaut que 0,10 euro…).
Il n’est qu’à visiter le pôle high-tech Elgazala, à Tunis, pour comprendre
que la Tunisie a, d’une façon très volontariste, mis le cap sur l’avenir.
«Les pays développés ont besoin des pays émergents car ce sont leurs marchés
de demain», rappelle Nouri Jouini, ministre du Développement et de la
Coopération internationale. Il est dans leur intérêt d’aider des pays comme
la Tunisie à s’intégrer dans l’économie mondiale».
(Source : http://www.lefigaro.fr)