[23/05/2009 14:03:52] MONTRÉAL (AFP)
énéral de Magna Siegfried Wolf lors d’une conférence de presse à Oberwaltersdorf le 22 mai 2009 (Photo : Dieter Nagl) |
Le Canadien Magna, favori du gouvernement allemand pour le rachat d’Opel, a annoncé vendredi avec son partenaire russe Sberbank une offre de 700 millions d’euros qui laisserait à General Motors une participation de 35% dans la compagnie.
L’Allemagne a affirmé vendredi sa préférence pour l’équipementier canadien, en concurrence avec deux autres candidats pour la reprise d’Opel, mais a indiqué qu’elle ne prendrait pas de décision avant la semaine prochaine.
Magna a mis ses cartes sur la table vendredi soir. “Magna International confirme avoir soumis avec Sberbank Rossii une offre d’achat non-contraignante sur Opel. Cette offre envisage un investissement total de Magna et Sberbank de 700 millions d’euros, dont une partie serait garantie par le gouvernement allemand”, a indiqué la société dans un communiqué.
Magna précise qu’en vertu de cette offre, General Motors conserverait 35% des parts dans la compagnie, Sberbank en obtiendrait 35%, Magna 20% et les employés d’Opel 10%.
General Motors et le gouvernement examinent les offres présentées cette semaine, ajoute Magna en soulignant qu’il n’y a pas de garantie que son offre débouche sur une transaction.
Les deux autres candidats à la reprise d’Opel sont l’Italien Fiat et la holding bruxelloise RHJ International.
épond aux questions des journalistes le 8 mai 2009 à Mainz (Photo : Torsten Silz) |
Le patron de Fiat Sergio Marchionne a estimé qu’il était difficile de prévoir l’issue des négociations. “C’est une partie complexe car c’est une année électorale en Allemagne” et l’opération de reprise est devenue “une affaire publique”, a-t-il dit à des journalistes à Rome.
Kurt Beck, chef du gouvernement du Land de Rhénanie-Palatinat et Roland Koch, son homologue de Hesse (ouest), où Opel a son siège et sa principale usine, ont exprimé leur préférence pour Magna.
Le ministre fédéral de l’Economie Karl-Theodor zu Guttenberg a cependant dit vouloir “garder les trois (candidats) en jeu”.
La décision finale ne sera pas prise par Berlin mais par la maison-mère d’Opel, l’américain General Motors, qui veut conserver une participation minoritaire et qui, selon la presse, aurait aussi une préférence pour Magna.
La préférence des autorités allemandes joue toutefois un rôle central: les trois offres déposées reposent en partie sur l’obtention de garanties publiques, allant de 5 à 7 milliards d’euros selon la presse.
Au regard de l’enjeu et des 25.000 emplois que compte Opel en Allemagne, Berlin veut donc encore négocier. “Il y a encore une foule de questions à régler”, a admis M. Koch.
Et d’abord la question sociale. Berlin avait fixé parmi ses critères de choix le nombre de suppressions d’emplois prévu et le maintien des quatre usines en Allemagne.
Comme Fiat par exemple, Magna veut supprimer 10.000 emplois en Europe. Mais l’usine de Bochum (ouest), dans le Land de Rhénanie du Nord-Westphalie, serait la plus touchée avec 2.200 suppressions de postes.
Etabli à Aurora, en Ontario, au nord de Toronto, Magna se targue d’être l’équipementier “le plus diversifié de la planète”. Il emploie 70.000 personnes dans 326 centres de fabrication et de recherche-développement dans 25 pays.
La compagnie est la “success story” d’un Autrichien arrivé au Canada avec 200 dollars en poche, Frank Stronach, alias Franz Strohsack, qui avait commencé sa carrière avec un banal atelier de peinture et de fabrication de pièces à Toronto.