[25/05/2009 17:05:51] ROME (AFP)
économie Claudio Scajola à Rome le 25 mai 2009 lors d’une conférence du G8 (Photo : Andreas Solaro) |
Les ministres de l’Energie du G8 ont appelé lundi à ne pas oublier les investissements malgré la crise afin de ne pas miner la reprise économique avec un nouvel envol des prix et souligné la nécessité de passer aux énergies propres face au changement climatique.
“La crise économique et financière ne doit pas retarder les investissements et les projets énergétiques programmés qui sont essentiels à la reprise économique”, ont insisté les ministres dans une déclaration commune publiée à l’issue d’une réunion de deux jours à Rome.
Le document a également été paraphé par la Commission européenne et les ministres des quinze pays invités (Brésil, Chine, Inde, Mexique, Afrique du Sud, Egypte, Corée du Sud, Arabie Saoudite, Algérie, Australie, Indonésie, Libye, Nigeria, Rwanda, Turquie). Au total, les 23 pays représentent plus de 80% de la demande et de l’offre d’énergie dans le monde.
A cause de la crise, nombre de projets d’investissements ont été repoussés ou annulés. Selon un rapport de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), les investissements dans l’exploration-production de pétrole et de gaz devraient chuter de 21% cette année par rapport à 2008, tandis que ceux dans les énergies renouvelables devraient s’écrouler de 38%.
Une chute qui “peut préparer le terrain pour de futures brusques hausses des prix”, a mis en garde le numéro deux du Fonds monétaire international (FMI), John Lipsky.
Passés d’un record absolu de 147,50 dollars en juillet à 32,40 dollars en décembre, les cours du pétrole se sont graduellement raffermis depuis le début de l’année et évoluent autour de 60 dollars.
Une volatilité que les ministres de l’Energie souhaitent réduire en travaillant à l’amélioration des “cadres réglementaires”.
Il faut de “nouvelles règles” avec “un rôle plus fort” des organisations internationales, a souligné le ministre italien du Développement Economique, Claudio Scajola.
M. Scajola s’est par ailleurs félicité d’avoir “relancé l’alliance gouvernements-entreprises pour stabiliser les prix”, les dirigeants de vingt grands groupes du secteur, comme le français EDF ou l’italien Eni, ayant participé aux débats.
Face au défi du changement climatique, les ministres du seul G8 se sont engagés “à promouvoir la reprise économique, à accélérer la transition vers un développement (fondé sur) l’efficacité énergétique et (des technologies) à basse émission de carbone” et à “contribuer au succès” du sommet mondial sur le climat prévu en décembre à Copenhague.
Le secrétaire américain à l’Energie Steven Chu a plaidé en faveur d’une nouvelle “révolution industrielle” afin de limiter les émissions de dioxyde de carbone.
“Ce G8 confirme l’idée que l’énergie, c’est le climat. Il y a trois ans, il y a deux ans, une réunion des ministres de l’Energie, cela ne parlait que de la variation du prix du pétrole”, avait déclaré dimanche le ministre français Jean-Louis Borloo.
Au cours de la réunion, les statuts d’un Partenariat international pour la coopération en matière d’efficacité énergétique (IPEEC) ont été signés par les pays du G8, l’Union européenne, le Brésil, la Chine, la Corée du sud et le Mexique.
Alors que 1,6 milliard de personnes sont privées d’énergie, en particulier en Afrique, les ministres se sont engagés à “des actions résolues sans délai” pour s’attaquer à ce problème de “pauvreté énergétique”.