Tunisie – Environnement : La Galite, l’île de toutes les tentations, ne sera pas bétonnée

Composé de plusieurs îlots, la Galite, Galiton, Fauchelle, Galina, Pollastro
et Gallo, l’archipel, qui était habité jusqu’aux années 60 par quelque 200
Galitois naturalisés Français, puis déserté d’un seul coup, sera valorisé
progressivement. Ainsi en a décidé le gouvernement au grand bonheur des
amateurs de la nature.

Ce site, localisé au nord-ouest à 64 km de Tabarka et à 81 km de Bizerte, a
connu ces dernières décennies une dégradation écologique continue :
disparition du phoque moine, dégradation de l’habitat, détérioration de
l’état du port, rétrécissement des superficies agricoles, dégradation
continue des terrasses et du patrimoine terrestre et marin.

L’Agence de protection et d’aménagement du littoral (APAL) a reçu pour
mission de protéger le site et de mettre en œuvre toute une stratégie pour
redonner vie à ce site pittoresque où Romains et Puniques trouvaient
sérénité et villégiature sereine.

L’archipel de toutes les tentations abrite des espèces rares, endémiques ou
menacées comme les cétacés, les prairies de posidonie, la grande nacre ainsi
que les habitants du phoque moine. Il est également réputé pour être un site
de nidification et pour une nurserie naturelle pour de nombreuses espèces de
poissons vulnérables comme le mérou.

Concrètement, l’APAL a décidé de répartir l’archipel en trois zones: une
zone naturelle protégée groupant les galitons abritant une faune endémique,
une zone de protection forte dite «sanctuaire naturel géré» localisée à
l’ouest et est de la Galite, et une zone de développement durable ou «zone
de gestion de ressources naturelles». Cette zone sera articulée autour du
village, la plaine et environs.

Un projet de désenclavement du site est prévu. L’archipel sera relié au
continent par une desserte régulière. Il s’agit aussi d’améliorer
l’infrastructure et le cadre urbain, de réhabiliter les habitations du
village et de restaurer les constructions à caractère historique et
archéologique datant des époques romaine et punique.

Au plan économique, l’accent sera mis sur l’appui des activités agricoles,
terrestres et marines, la promotion de l’écotourisme, la lutte contre
l’érosion, la construction d’un gîte de pêcheurs, d’une centrale de
production de glace et d’un atelier magasin. Le financement de l’ensemble de
ces projets sera assuré en partie par le Fonds français pour l’environnement
mondial.

La mise en valeur de l’archipel est une composante de la valorisation des
îles du pays selon une approche, espérons-le, respectueuse de la fragilité
de leur écosystème.

Pour le commun des Tunisiens, l’idéal serait d’avoir la possibilité de les
visiter dans des conditions de confort et de sécurité acceptables.

Récemment, le ministre de l’Environnement et du Développement durable, M.
Nadhir Hamada, a annoncé que son département étudie, actuellement,
l’organisation d’un circuit écologique qui englobera les îles et îlots
tunisiens. Si ce projet se réalise, les Tunisiens auront, enfin, la
possibilité de visiter leurs îles. Celles-ci ont pour nom : la Galite, Cani
Pilau, ïle Palme, Chikly, Zembra, Zembretta, Kuriat, les îles Kerkennah
(Chergui et Gharbi), Kneiss et Djerba.