Liquidation judiciaire de Nortel France : le tribunal rendra sa décision jeudi

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à Atlanta, le 5 juin 2001 (Photo : Erik S. Lesser)

[26/05/2009 10:29:25] VERSAILLES (AFP) Le tribunal de commerce de Versailles rendra jeudi sa décision concernant la mise en liquidation d’une filiale française de l’équipementier en télécommunications canadien Nortel, a-t-il annoncé lundi.

“D’un point de vue technique, il s’agit d’une procédure de liquidation judiciaire avec continuité d’activité”, a expliqué à l’AFP le président de Nortel France Michel Clément, en précisant qu'”elle s’apparent(ait) davantage à une procédure de redressement judiciaire”.

“Cela va nous permettre de restructurer l’entreprise, de continuer nos activités” et donc de “maintenir nos engagements” vis-à-vis de clients comme Bouygues Telecom ou Orange, a-t-il ajouté.

Selon M. Clément, la décision du tribunal conduirait à la suppression de “480 emplois sur 700” dans la filiale de recherche et développement Nortel Networks SA à Châteaufort (Yvelines).

Le but est d'”adapter les structures de la société au marché actuel”, a-t-il souligné.

M. Clément a par ailleurs indiqué que “le groupe étudi(ait) la possibilité d’une reprise de l’activité par une entreprise extérieure”.

Mi-janvier, le groupe canadien s’était placé sous la protection des tribunaux contre ses créanciers au Canada et aux Etats-Unis, dans une ultime tentative de restructuration.

Pour les principales filiales en Europe, la procédure a été regroupée à Londres. Le processus de liquidation engagé en France est une “procédure secondaire” dans le cadre de la “procédure anglaise”, a précisé M. Clément.

Le 25 février, Nortel, qui compte 26.000 salariés dans le monde, avait annoncé 3.200 suppressions d’emplois, qui s’ajoutaient aux réductions de 1.800 emplois restant à finaliser aux termes des plans déjà annoncés.

Lundi, une vingtaine de salariés ont manifesté devant les portes du tribunal de commerce de Versailles, dont l’audience a duré plus de deux heures.

“Nortel, patrons voyous” ou “Nortel, non à la démolition”, pouvait-on lire sur les pancartes.

“Nous nous battons pour essayer d’avoir des garanties lors du plan social”, a expliqué à l’AFP Elie Bensaci, délégué syndical CFTC.

M. Clément a indiqué que le groupe n’avait “pas l’autorité de (s’)engager” sur ce point. “Ce sera le rôle de l’administrateur judiciaire”, a-t-il dit.

Lors de la manifestation, un salarié ayant requis l’anonymat a estimé que c’était “un problème de mondialisation”. “Nous avons délocalisé en Inde, au Mexique, en Chine et en Turquie où les ingénieurs sont aussi bons”, a-t-il dit.

L’autre filiale de Nortel en France, Nortel Networks France, qui emploie 170 salariés chargés de la commercialisation des technologies, n’est pas concernée par la procédure française.