Mais pourquoi les fonctionnaires n’obéissent-ils pas à la même logique que
le Premier ministres? C’est la question, malheureusement sans réponse, que
se posent chaque jour les journalistes dans l’exercice de leur métier :
celui d’informer.
L’un des ‘’chargés de l’information’’ d’un grand organisme public à vocation
économique nous a promenés en long et en large, passant des journées
entières à être indisponible (‘’Rappelez-moi dans une heure !’’, etc.),
allant jusqu’à confier son GSM à quelqu’un d’autre pour nous signifier qu’il
nous rappellerait après la prière du vendredi… et, en définitive, rien du
tout ! Il a fallu que l’on se débrouille autrement.
Le plus beau, c’est la dichotomie entre les affirmations des officiels et
pareilles aberrations. Rappelez-vous les propos du Premier ministre lors de
la toute première Conférence sur l’information économique jamais réalisée
dans notre pays. M. Ghannouchi s’est déclaré convaincu que la promotion de
l’information économique nécessite le renforcement des liens entre les
médias et les différentes structures en rapport et la facilitation de
l’accès, en temps opportun, aux sources d’information.
L’Etat œuvre, a-t-il affirmé, conformément aux instructions du chef de l’Etat,
à mettre les différentes données et les documents à la disposition des
journalistes pour leur permettre d’exercer leur profession de manière
optimale. Ceci outre le souci de fournir les informations à travers les
sites électroniques des structures et entreprises publiques.
C’est comme si nous parlions de deux planètes différentes. L’une, où l’on
regarde résolument vers l’avenir et où l’on se bat inlassablement pour
changer les choses. Et l’autre, où l’on est détaché du monde, tourné vers l’en-dedans,
ne comprenant pas tout le mal que l’on fait.