UBS défend des hausses “exceptionnelles” de salaires, malgré la crise

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Logo de la banque UBS (Photo : Nicholas Ratzenboeck)

[27/05/2009 11:00:47] ZURICH, Suisse (AFP) UBS, qui a subi des pertes massives et supprimé dans la foulée 11% de ses postes, a défendu mercredi des hausses “exceptionnelles” de salaires pour certains cadres, la première banque suisse faisant face à une fuite de ses employés les plus qualifiés.

“Nous avons dû procéder en partie à des hausses exceptionnelles de salaires dans la banque d’affaires”, la division la plus touchée par la crise financière, a concédé le directeur général Oswald Grübel dans une lettre à ses salariés, dont l’AFP a obtenu une copie.

“Nous devons rémunérer nos salariés en fonction des conditions de marché”, a souligné M. Grübel, ajoutant que la banque allait “se tenir” à ces hausses malgré les “critiques”.

Le président Kaspar Villiger avait admis que l’établissement zurichois perd “de manière systématique des employés dont nous avons besoin dans certains secteurs importants”, dans un entretien paru courant mai dans la presse helvétique.

UBS, qui avait annoncé en avril une réduction drastique de 8.700 postes pour faire face à une perte annuelle de 20,9 milliards de francs suisses (13,8 milliards d’euros), a ainsi corrigé certains salaires à la hausse.

Cette décision a provoqué la colère d’une partie de l’opinion publique et de la classe politique, la Confédération ayant volé au secours de la banque avec un plan d’aide d’environ 40 milliards de francs suisses.

L’Association suisse des employés de banque (Aseb) a vivement “condamné les hausses de salaires qu’UBS a accordé à ses cadres aux Etats-Unis et au Royaume Uni”, dans un communiqué.

“C’est une provocation de voir la baisse des bonus compensée par une hausse moyenne de 50% des salaires”, a fustigé l’Aseb.

UBS, contactée par l’AFP, n’a pas souhaité communiquer “les détails” de ces hausses de salaires, selon un porte-parole.

Après les pertes abyssales subies en 2008, UBS avait décidé de verser, avec la bénédiction des autorités suisses, des bonus à hauteur de 2,2 milliards de francs suisses à ses salariés, une réduction de 80% par rapport à l’année précédente.

Le numéro un mondial de la gestion de fortune a sensiblement réduit ses pertes au premier trimestre, avec une perte de 1,9 milliard de francs suisses, contre 11,6 milliards il y a un an.

La division banque d’affaires, qui avait généré des pertes colossales, a réduit sa perte à 3,2 milliards, contre -8 milliards fin 2008.