Acier : production mondiale prévue en hausse de 50% sur six ans grâce à la Chine

photo_1243433384280-1-1.jpg
évrier 2009 à Ho Chi Minh (Photo : Hoang Dinh Nam)

[27/05/2009 14:11:24] STRASBOURG (AFP) La production mondiale d’acier devrait croître de 50% d’ici 2015 grâce à la Chine, mais elle devra se contenter d’un “rebond technique” limité au second semestre 2009, ont estimé fabricants, consommateurs et analystes européens réunis mercredi pour les Journées de l’acier à Strasbourg.

La production d’acier dans le monde devrait atteindre 2,1 à 2,2 milliards de tonnes en 2015 contre un peu plus d’1,3 milliard l’an dernier, selon les prévisions du cabinet Laplace Conseil fondées sur ses propres analyses et les données de l’IISI (International Iron and Steel Institute).

Plusieurs participants aux Journées de l’acier, organisées par l’agence d’informations économiques Dow Jones, ont estimé réaliste la prévision d’une hausse de 50% en six ans présentée par le cabinet français.

La Chine devrait capter plus de la moitié de cette croissance, a estimé Marcel Genet, président de Laplace Conseil.

Elle devrait stabiliser sa part dans la production mondiale à un niveau proche des 48% qu’elle atteint ponctuellement aujourd’hui du fait de l’arrêt de lignes de production dans le reste du monde, a poursuivi M. Genet. Cette part se situait encore à 38% l’an dernier, a-t-il rappelé.

A court terme en revanche, le second semestre sera marqué par un faible “rebond technique”, insuffisant pour compenser le recul de la production du premier semestre ni pour justifier la relance des hauts-fourneaux actuellement à l’arrêt en Europe, ont estimé les professionnels réunis à Strasbourg.

Ceux-ci ont également fait part de l’absence de visibilité pour 2010. “Nous ne voyons pas d’indicateur qui puisse conclure à une relance plus structurelle”, a expliqué Philippe Baudon, dirigeant d’ArcelorMittal Steel Service Centers, la branche distribution du groupe sidérurgique.

Selon les représentants des consommateurs d’acier, la chute de la demande et des prix a “inversé le rapport de forces” entre producteurs et acheteurs, au bénéfice de ces derniers. “Les usines en Europe se battent pour des commandes de 100 tonnes alors qu’il était longtemps difficile de se faire entendre à moins de 1.000 tonnes”, a témoigné Yves Rouau, acheteur matières du constructeur naval STX à Saint-Nazaire.