étrolier près de Bassorah en Irak le 3 février 2009 (Photo : Essam al-Sudani) |
[28/05/2009 05:29:35] VIENNE (AFP) L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) devrait maintenir jeudi à Vienne ses quotas de production, fixés cet automne en pleine tourmente, afin de ne pas risquer d’enrayer le début de reprise des prix du brut dans un contexte d’amélioration de l’économie.
“Les prix se stabilisent et même augmentent, pourquoi changer ?”, a ainsi résumé mercredi le ministre algérien de l’Energie, Chakib Khelil, lors de son arrivée dans la capitale autrichienne, estimant qu’il y avait consensus au sein du cartel pour un statu quo.
Depuis septembre 2008, l’Opep a décidé de retirer du marché 4,2 millions de barils par jour (mbj) pour enrayer la chute des prix du brut qui étaient tombés jusqu’à 32,40 dollars à l’automne, fixant son plafond de production à 24,84 mbj. Il s’agit de son niveau le plus bas depuis 2003.
Le chef de file de l’Opep, le ministre saoudien du pétrole Ali al-Nouaïmi, a également relevé mercredi quelques signes positifs sur le marché pétrolier, fortement ébranlé depuis des mois, sans pour autant vouloir que l’Opep, qui fournit 40% de l’or noir mondial, prenne de décision concrète dans l’immédiat.
M. al-Nouaïmi, dont le pays est le premier pays producteur mondial de brut, a reconnu que la récente remontée des prix du baril autour des 60 dollars était “un signe d’optimisme” pour la reprise économique mondiale.
Mercredi, les prix évoluaient en hausse à Londres comme à New York, au-dessus des 62 dollars, touchant même des niveaux pas atteints depuis novembre, dans un marché optimiste sur une reprise de la demande dans les mois à venir.
“Le marché est actuellement déséquilibré mais il commence à s’équilibrer”, a diagnostiqué le ministre saoudien, se référant notamment à une reprise de la demande asiatique de brut.
Pragmatique, l’Opep, qui souhaite un baril à 75 dollars pour que les producteurs puissent investir dans l’exploration et la production, ne veut pour l’heure se montrer trop impatiente au risque de saboter une remontée des indicateurs économiques et de mettre à mal de nouveau ses revenus directs.
Le ministre saoudien avait d’emblée laissé entendre mardi à son arrivée dans la capitale autrichienne que l’Opep devrait opter pour le statu-quo. “Nous allons continuer sur notre lignée”, avait-t-il déclaré.
Interrogé mardi sur la croissance des volumes de stocks de pétrole, en particulier dans les pays industrialisés, M. al-Nouaïmi s’est cependant dit “constamment préoccupé” par des stocks trop élevés.
Les pays de l’OCDE notamment ont des stocks pour 62 jours. “Nous préférerions que ce soit 53 jours”, a déclaré le ministre.
Le ministre émirati de l’Energie, Mohammad Ben Zaïen Al-Hameli, a de même estimé mercredi que le marché “est certainement sur-approvisionné” mais qu’avant de prendre toute décision, l’Opep devra “regarder les chiffres”, se référant aux efforts de chaque membres pour respecter les quotas.
Parmi les tenants d’une ligne plus dure au sein du cartel, le ministre vénézuélien du pétrole, Rafael Ramirez, a jugé que le marché souffrait d’un excès d’un mbj mais que cette situation s’améliorerait si l’Opep était fidèle à ses engagements.