[28/05/2009 19:08:22] PARIS (AFP)
ôle Emploi” le 28 mai 2009 à Cherbourg (Photo : Jean-Paul Barbier) |
Les négociations sur le prix du lait pour l’année 2009 qui se sont tenues jeudi entre producteurs et industriels ont échoué, et une “réunion de la dernière chance” aura lieu mardi prochain, a indiqué dans la soirée la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL).
La FNPL a appelé ses adhérents à maintenir la pression et continuer les actions sur le terrain, à l’issue d’une réunion de trois heures qui s’est tenue jeudi après-midi à Paris dans un lieu secret et au cours de laquelle aucun accord n’a été trouvé.
Cet échec intervient alors que le gouvernement avait mis tout son poids dans les négociations en nommant deux médiateurs pour tenter de trouver une issue à la crise d’ici la mi-juin.
Lors de la réunion, les producteurs ont demandé un prix moyen annuel pour 2009 de 305 euros pour mille litres alors que les industriels en proposaient 267 à 268 euros.
A l’issue d’une suspension de séance, “les producteurs ont accepté de faire un geste à 290 euros (en prix moyen annuel pour 1000 litres) mais les industriel ont refusé tout mouvement”, a déclaré Henri Brichart, président de la FNPL. Compte-tenu de “l’extrême gravité” de la situation sur le terrain, les participants ont décidé de se revoir mardi pour “une réunion de la dernière chance”.
La médiation doit permettre de fixer les prix du lait à court terme -pour le 2e trimestre– et à plus longue échéance, en tentant de fixer un nouveau cadre juridique de négociations.
Les producteurs dénoncent la chute de 30% des prix du lait collecté en avril, une baisse décidée par les industriels qui font valoir la chute des prix des produits industriels (poudre de lait et beurre) sur les cours mondiaux.
çois Fillon reçoit des producteurs de lait et le président de la FDSEA, au Mans le 27 mai 2009 (Photo : Jean-François Monier) |
Le Premier ministre François Fillon a rencontré mercredi une délégation de producteurs au Mans. Auparavant, lors d’une réunion électorale, il n’avait pas ménagé les entreprises, qualifiant d'”inacceptable” le prix qui leur est versé et “qui ne rémunère même pas le travail et les investissements”.
De même, il avait considéré “inacceptable” que “les éleveurs soient obligés de livrer leur lait sans savoir à quel prix il est payé”.
Les producteurs sont rémunérés le mois suivant les livraisons. C’est en prenant connaissance à la mi-mai du montant de leur paye pour le lait livré en avril que le mouvement de colère à pris forme.
Le ministre de l’Agricture Michel Barnier et le secrétaire d’Etat à la consommation Luc Chatel ont appelé les négociateurs à “sortir rapidement de la crise”.
Ils ont redéfini le cadre dans lequel pourrait être fixé le prix du lait. Le Cniel (centre national interprofessionnel de l’économie laitière qui regroupe producteurs, industriels et coopératives) se voit réaffirmer son “rôle central”.
Il pourra établir des “indices de prix”, permettant “d’éclairer les acteurs de la filière”, la négociation relevant ensuite de la relation entre producteurs et entreprises qui serait matérialisée par un contrat. Le Cniel aurait aussi pour mission d’élaborer des contrats-types.
Les agriculteurs étaient particulièrement actifs dans l’Ouest de la France. En solidarité avec les éleveurs de porcs, également confrontés à une baisse des prix, les agriculteurs ont amené symboliquement une vache et un porc s’inscrire au pôle emploi de Cherbourg “suite à un licenciement économique”.
Dans l’Orne, la FDSEA a mené des actions dans des grandes surfaces, demandant de déréférencer les produits laitiers des fromages Bongrain et Entremont, “ces deux entreprises ayant annoncé le prix du lait le plus bas pour le mois d’avril”.