ût 2007 à Auburn Hills, dans le Michigan (Photo : Bill Pugliano) |
[29/05/2009 06:25:24] NEW YORK (AFP) Chrysler faisait l’objet de débats prolongés jeudi devant la justice, chargée de trancher sur le plan de sortie de faillite bâti sur un adossement à Fiat, les parties prenantes ayant longuement cuisiné un témoin-clé, le PDG du constructeur américain, qui a dit espérer un feu vert vendredi.
L’issue de cette audience décisive pour l’avenir de Chrysler était initialement espérée mercredi. Elle se poursuivait jeudi en soirée, les avocats des différentes parties prenantes se succédant pour interroger les témoins.
Au coeur des enjeux: la validation par le tribunal des faillites d’un “nouveau” Chrysler à l’actionnariat fondamentalement remanié et resserré autour des actifs les plus solides de l’actuel constructeur, la justice ayant la charge de liquider les actifs restants.
La nouvelle entité doit être adossée au constructeur italien Fiat via un consortium détenu dans un premier temps à 20% par ce dernier (35% à terme), à 55% par un fonds géré par le syndicat automobile UAW et à 10% par les gouvernements américain et canadien.
Le PDG de Chrysler Bob Nardelli a croisé le fer avec les avocats pendant plus de 6 heures et demi jeudi. Vendredi vers 01H00 GMT, un nombre non déterminé de témoins devait encore être entendu.
Le juge des faillites en charge du dossier Arthur Gonzalez, qui doit encore entendre les plaidoiries avant de rendre sa décision, a souhaité boucler la phase des témoignages jeudi soir.
èles de la marque Chrysler dans une usine de l’Illinois, le 4 mai 2009 (Photo : Scott Olson) |
Le PDG de Chrysler, prié par un avocat représentant des créanciers opposés à ce plan de dire quand il espérait que soit bouclé un accord, a répondu “demain” (vendredi).
Sa réponse a provoqué des réactions de surprise dans l’assistance. Plusieurs parties prenantes s’estimant lésées planchent sur de possibles appels d’un feu vert au plan Chrysler, rapportent plusieurs sources du milieu judiciaire assistant à cette audience.
M. Nardelli a plaidé pour la voie de la faillite: “c’était la meilleure décision à prendre. C’était saisir le régime des faillites ou liquider le groupe”.
Décrivant “une spirale de la mort qui a débuté en juin-juillet 2008”, le PDG a dépeint un environnement, entre crise financière et économique, dans lequel le groupe ne pouvait s’en sortir seul.
Il a déploré “un chaos financier pour obtenir des liquidités” tandis qu’en ce qui concerne le marché automobile, “le toit s’écroulait et le sol s’effondrait”.
“Nous avons retourné toutes les options, nous avons dépensé une énergie considérable. Et aussi douloureux que cela ait été, aller à la faillite –ce qui n’est pas une chose dont je suis fier dans l’absolu– était la décision qui a le mieux servi toutes les parties prenantes”, a ajouté M. Nardelli, citant les employés, les fournisseurs, les concessionnaires et les clients de Chrysler.
Pour autant, plusieurs des parties prenantes refusent de sacrifier leurs intérêts face à ce plan que Washington a souhaité “chirurgical” et rapide: Chrysler, après avoir saisi le régime des faillites le 30 avril, est censé en sortir dans un délai de 60 jours.
Parmi ces mécontents figurent: les concessionnaires qui représentent le quart du réseau de Chrysler devant être fermés d’ici le 9 juin, les créanciers qui se sont vus imposer les modalités de l’effacement des deux tiers de la dette, ou encore des fonds de retraite ayant dans leur portefeuille des titres obligataires de Chrysler.
Plusieurs d’entre eux ont vu leurs doléances retoquées avant cette audience.