Opel : Berlin tente d’arracher un sauvetage toujours plus incertain

[29/05/2009 15:36:19] BERLIN (AFP)

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ère se ferme devant l’usine automobile Opel le 25 mai 2009 à Bochum, Allemagne de l’Ouest. (Photo : Clemens Bilan)

Le gouvernement allemand accentuait la pression sur General Motors et les Etats-Unis pour arracher vendredi un sauvetage du constructeur automobile Opel de plus en plus incertain, l’italien Fiat ayant déjà renoncé à surenchérir.

Berlin a menacé d’annuler un sommet prévu vendredi sur le sauvetage de la filiale allemande de GM: “Cela ne commencera que quand les parties concernées auront quelque chose de substantiel à présenter” et “à signer”, a déclaré le porte-parole adjoint du gouvernement Thomas Steg.

Il a rappelé que Berlin réclamait “une lettre d’intention” signée par General Motors pour mettre en place un financement d’urgence pour Opel, tout en assurant que le gouvernement “espérait toujours” que la réunion pourrait se tenir.

Le gouvernement allemand avait initialement convoqué à 14h00 GMT une réunion à la chancellerie avec toutes les parties concernées par Opel. Il s’agit de mettre la filiale allemande à l’abri d’une faillite de General Motors, qui semble inéluctable.

M. Steg a par ailleurs martelé que Berlin ne mettrait pas plus de 1,5 milliard d’euros sur la table sous forme de crédit d’urgence pour Opel, soit la somme annoncée dès le début: “Cela n’est pas négociable”, a-t-il dit.

Un sommet organisé mercredi à Berlin avait capoté dans la nuit après l’annonce de dernière minute par General Motors d’un besoin supplémentaire de financement de 300 millions d’euros.

Cette somme était l’objet vendredi d’intenses négociations entre General Motors et l’équipementier canadien Magna, repreneur potentiel d’Opel qui s’était dans un premier temps dit prêt à avancer ce montant.

Selon l’édition en ligne du quotidien Bild Zeitung, Magna menaçait à son tour vendredi de jeter l’éponge face à de nouvelles demandes côté américain.

L’italien Fiat, seul autre sauveteur en vue, a d’ores et déjà renoncé à faire le déplacement à Berlin, expliquant qu’il n’était pas prêt à apporter “plus” et à prendre des risques “inconsidérés”.

La chancelière allemande Angela Merkel, en campagne pour se succéder à elle-même en septembre, a pour la première fois laissé planer la menace d’une faillite d’Opel, qui emploie 25.000 personnes en Allemagne.

“Nous faisons tout pour trouver une autre solution”, a-t-elle dit , dans un entretien à paraître lundi dans l’hebdomadaire Spiegel.

“Il existe certainement des possibilités d’efforts supplémentaires du côté américain”, a dit la chancelière.

Berlin s’offusque depuis jeudi de l’attitude américaine dans le dossier Opel, rejetant les torts sur Washington alors qu’Opel est un enjeu politique pour les législatives de septembre en Allemagne.

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Carte des usines de General Motors en Europe avec le nombre d’emplois par pays et par site en Allemagne

Le gouvernement allemand avait en particulier beaucoup critiqué l’envoi d’un représentant de second rang du Trésor américain, alors que Washington est occupé de son côté à tenter de sauver General Motors d’un naufrage complet.

Or, M. Steg a dû reconnaître vendredi que l’administration américaine “serait représentée par la même personne” en cas de réunion vendredi. Berlin a tout juste obtenu de pouvoir “contacter à tout moment les personnes compétentes” à Washington.

Le ministre de l’Economie Karl-Theodor zu Guttenberg brandit lui aussi depuis le début la menace d’une faillite d’Opel, soutenu par nombre d’économistes de l’école néo-libérale, qui considèrent cette solution comme un moindre mal.