Air Sénégal : accord entre Dakar et RAM pour créer une nouvelle compagnie

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énégal International, le 27 avril 2009 à Dakar (Photo : Georges Gobet)

[29/05/2009 19:39:21] DAKAR (AFP) L’Etat sénégalais et Royal Air Maroc (RAM), co-actionnaires d’Air Sénégal international actuellement en liquidation, ont annoncé avoir signé vendredi à Dakar un protocole d’accord visant à créer au Sénégal une nouvelle compagnie contrôlée par des intérêts privés sénégalais.

Les avions d’Air Sénégal, une des plus importantes compagnies aériennes d’Afrique de l’Ouest, sont cloués au sol depuis le 24 avril et une procédure de liquidation des biens a été ouverte, mettant en péril plus de 500 emplois.

“Nous avons signé en début d’après-midi un accord avec la Royal Air Maroc, qui porte sur la mise en place d’une nouvelle compagnie dont le capital sera détenu en majorité par des privés sénégalais”, a annoncé à l’AFP le directeur général de l’Agence nationale de l’aviation civile du Sénégal (ANACS), Mathiaco Bessane.

L’accord vise “la création d’une nouvelle compagnie contrôlée par le Sénégal”, ont annoncé les deux parties dans un communiqué conjoint, signé par le PDG de Royal Air Maroc (RAM), Driss Benhima, et le tout nouveau ministre de la Coopération internationale et des Transports aériens, Karim Wade.

Le texte précise bien que cette compagnie serait mise en place au Sénégal “sous l’impulsion de l’Etat et avec le concours actif de Royal Air Maroc” mais “sans aucune participation capitalistique de sa part”.

Dans cette nouvelle configuration, “la RAM n’est plus dans le capital mais reste en support opérationnel” a souligné M. Bessane, interrogé par l’AFP.

La compagnie marocaine apporterait néanmoins son “assistance” technique, commerciale et opérationnelle” pour lancer la nouvelle compagnie.

Le porte-parole du ministère sénégalais des Transports, Madior Sylla, a affirmé dans un communiqué séparé que les deux avions actuellement immobilisés à Dakar serait ainsi mis “à la disposition de la nouvelle compagnie”. Elle aurait aussi “la possibilité d’affréter auprès de la RAM deux avions supplémentaires”.

Mais “l’Etat sénégalais a également contacté d’autres partenaires pour la formation, la mise à disposition d’avions” selon M. Bessane.

Pour les 500 employés de la compagnie, l’avenir reste incertain: certains seraient repris dans la nouvelle compagnie ou “redéployés” dans d’autres sociétés, les autres perdraient leur emploi et seraient “indemnisés”.

Air Sénégal avait été créé en 2000 par la RAM (51% du capital) et le Sénégal (49%), mais les deux parties étaient en conflit depuis plusieurs années sur sa gestion.

Fin avril, des experts des deux pays s’étaient réunis à Dakar pour tenter de “sauver” la compagnie qui avait accumulé au cours de ces trois dernières années “25 milliards de francs CFA (38 millions d’euros) de pertes”, selon les syndicats.

L’arrêt de ses vols a énormément handicapé le secteur du tourisme au Sénégal et pénalisé la Casamance (région sud, séparée du nord par la Gambie) enclavée.

Au début du mois, le président sénégalais Abdoulaye Wade avait nommé son fils Karim à la tête d’un grand ministère incluant la Coopération internationale, l’aménagement du territoire, les transports aériens et les infrastructures. “C’est lui qui a mené les négociations de bout en bout” a relevé M. Bessane.