à Detroit (Photo : Bill Pugliano) |
[31/05/2009 06:51:30] WASHINGTON (AFP) L’automobile américaine a continué samedi sa restructuration à vitesse accélérée, dans l’attente d’un inéluctable dépôt de bilan de General Motors, alors que Chrysler se rapprochait de la renaissance, après la fin des audiences devant le tribunal des faillites.
Pour l’ancien numéro un mondial, GM, les heures sont désormais comptées avant l’entrée dans une procédure de redressement judiciaire.
L’Etat américain avait donné jusqu’à 17H00 (21H00 GMT) samedi à des créanciers du groupe, les détenteurs de dette obligataire non garantie, pour se prononcer sur son ultime proposition. Ce délai a expiré sans que le Trésor ne communique sur la décision des créanciers.
S’ils acceptent la proposition, ils recevront 10% des actions de GM en échange de leurs titres, et des warrants (options d’achat) leur permettant d’acheter 15% supplémentaires du capital. Ils contrôleraient 25% du “nouveau GM” dont ils se seront engagés à soutenir la création devant le tribunal des faillites, tandis que le Trésor en détiendrait dans un premier temps 72,5%.
Les créanciers récalcitrants qui préfèreraient entrer dans la voie d’un conflit judiciaire ont été prévenus qu’ils n’obtiendront “rien ou très peu” par un responsable de l’administration de Barack Obama.
Certains d’entre eux, regroupés au sein d’un collectif appelé “GM Bondholders Unite” ont affirmé samedi dans un communiqué que s’ils avaient eu “très peu de détails et de renseignements rendus publics, pourtant nécessaires pour prendre une décision avisée”, ils étaient “plus déterminés que jamais pour faire valoir leurs droits”.
Quel que soit leur choix, le dépôt de bilan est inéluctable, General Motors n’ayant pas prouvé qu’il était un groupe viable sous sa forme actuelle.
“L’argent que nous avons mis dans GM n’a rien fait pour relancer le groupe”, le plaçant seulement sous perfusion, expliquait à la presse ce responsable jeudi. GM a reçu 20,6 milliards de dollars de fonds publics à ce jour et le gouvernement prévoit de porter son aide jusqu’à près de 60 milliards.
Le dépôt de bilan devrait intervenir au plus tard lundi, ou dès dimanche, sachant plus rien ne s’y oppose désormais.
General Motors a annoncé samedi que son PDG Fritz Henderson donnerait une conférence de presse lundi à la mi-journée à New York.
Deux étapes essentielles avaient été franchies vendredi.
Aux Etats-Unis, les adhérents du syndicat de l’automobile UAW ont accepté les sacrifices demandés par le constructeur. Et en Allemagne, GM a conclu un accord sur la vente de sa filiale allemande Opel, dont les Européens souhaitaient à tout prix qu’elle soit protégée des conséquences d’un dépôt de bilan de la maison mère.
Afin de former un groupe aminci et compétitif, GM devrait au fil des semaines vendre d’autres marques, et surtout fermer de nombreux sites, à la manière de Chrysler.
Le numéro trois américain, qui avait déposé le bilan le 30 avril, paraissait proche samedi d’en sortir, au terme d’un processus “express” qui l’a vu restructurer sa dette, son actionnariat et son appareil industriel. Le juge des faillites new-yorkais a terminé l’audition des témoins vendredi, et le Trésor a annoncé avoir transféré les fonds publics qu’il a apportés (6,9 milliards de dollars) vers une société nouvellement créée, New CarCo, qui portera les participations des nouveaux actionnaires, dont l’italien Fiat.