General Motors : sauvetage d’Opel, Chrysler se rapproche de la faillite

[30/05/2009 13:58:56] PARIS (AFP)

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étrangères Frank-Walter Steinmeier le 30 mai 2009 à Berlin (Photo : John Macdougall)

Dans un paysage automobile mondial mouvementé, une page s’est tournée samedi avec la vente d’Opel, filiale de General Motors, à l’équipementier Magna alors que le groupe GM se rapproche inéluctablement de la faillite et que Chrysler devrait être prochainement vendu à un consortium mené par Fiat.

Après plusieurs jours de discussions tendues avec le Trésor américain et GM, le gouvernement allemand a annoncé dans la nuit de vendredi à samedi un accord pour la cession d’Opel avec l’équipementier canadien Magna, adossé au constructeur automobile russe GAZ et à la banque russe Sberbank.

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à Berlin (Photo : John Macdougall)

GM et Magna étaient parvenus à s’entendre plus tôt vendredi, tandis que Berlin a promis 1,5 milliard d’euros de crédits publics d’urgence pour assurer la survie de la filiale allemande du groupe américain.

La vente d’Opel (et celle conjointe de la marque britannique Vauxhall) était un dossier archi-sensible pour les Européens qui craignent un séisme dans leurs emplois automobiles.

GM emploie en Europe 55.000 personnes, près de la moitié en Allemagne, mais aussi au Royaume-Uni, en Belgique, en Espagne et en Pologne, sans oublier sa filiale suédoise Saab, déjà en faillite et que GM cherche à vendre.

Le président de la banque Sberbank, German Gref, a estimé que la reprise d’Opel constituait une opportunité pour relancer l’industrie automobile russe à “un faible coût sans précédent”.

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épartition des usines General Motors en Europe (Photo : Infographie)

De l’autre côté de l’Atlantique, les médias américains s’attendent à un dépôt de bilan lundi de GM, groupe qui fut pendant 77 ans le numéro un mondial de l’automobile. Pour preuve, une douzaine de membres du cabinet seront dépêchés à partir de mardi dans les grands Etats automobiles (Ohio, Michigan, Indiana, Wisconsin) pour expliquer la politique du gouvernement.

Le dossier s’est débloqué jeudi après un nouveau plan du Trésor américain, plus acceptable par les créanciers de GM. Les créanciers se sont ainsi vu offrir 25% du “nouveau GM” s’ils soutiennent ce plan devant le tribunal. Le Trésor contrôlerait dans un premier temps 72,5% du groupe restructuré.

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à Bochum, Allemagne de l’Ouest. (Photo : Clemens Bilan)

L’obstacle syndical a été levé vendredi. Les adhérents du syndicat américain de l’automobile UAW ont accepté les sacrifices demandés par le constructeur. “Nous sommes convaincus que nous avons fait la chose juste pour donner une bouffée d’oxygène à General Motors, pour lui permettre d’aller de l’avant et de rebondir”, a souligné le président du syndicat Ron Gettelfinger à Detroit, la capital américaine de l’automobile.

Symbole de la fin d’une époque, l’action GM est passée sous un dollar vendredi pour la première fois depuis 1933 et elle devrait sortir de l’indice Dow Jones.

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à Berlin (Photo : John Macdougall)

L’épilogue de l’histoire GM sera difficile: GM devra ensuite soutenir ses équipementiers, dont la plupart ne survivraient pas à une interruption massive de la production du constructeur. Le groupe devra aussi choisir des marques à abandonner, comme Hummer, Saab ou Saturn. Il disposera pour cela des quelque 60 milliards injectés par l’Etat américain dans GM.

Quant à Chrysler, son avenir n’attend plus que l’accord du tribunal des faillites de New York, qui devait se prononcer vendredi soir mais a finalement de nouveau repoussé sa décision à lundi. L’aval – attendu – du juge permettra à Chrysler, qui a déposé son bilan le 30 avril, de sortir de la faillite.

Un “nouveau” Chrysler, délesté de l’essentiel de sa dette, sera confié à un consortium détenu à 20% par Fiat dans un premier temps, et 35% à terme.

Fiat, un temps en course pour reprendre Opel, devra donc se contenter de Chrysler. Il avait décidé de ne pas participer aux réunions de vendredi à Berlin sur Opel, après avoir refusé de débourser 300 millions de dollars supplémentaires réclamés in extremis par GM.

Victimes “collatérales, les équipementiers Visteon et son petit concurrent Metaldyne, se sont mis en faillite jeudi.