Tunisie : Nouvelle vague française en vue dans l’aéronautique

aeronautique1.jpgPendant longtemps, Philippe Cussonnet, président du GITAS (Groupement
tunisien des industries aéronautiques et spatiales) s’est sans nul doute
assez ennuyé car l’industrie aéronautique tunisienne étant jusqu’à récemment
peu développé, il avait peu à faire en sa qualité de «patron des patrons»
des fabricants de composants pour l’aéronautique.

Désormais, le président du GITAS –par ailleurs patron de SEA LATelec
(filiale tunisienne de Latécoère)- va devoir gérer l’abondance. Puisque de
19 actuellement, le nombre d’adhérents de ce «club» va bientôt, selon ses
prévisions, passer à 25 et par la suite, assez rapidement, à 30. Car, outre
un «stock» de «50 à 60 entreprises» dans lequel Philippe Cussonnet espère
puiser au maximum pour élargir le cercle du GITAS, l’industrie aéronautique
tunisienne –qui emploie déjà 2.000 personnes- pourrait voir s’installer de
nouvelles entreprises –françaises pour la plupart.

Aerolia –filiale d’Airbus, en cours d’installation en Tunisie- est en train
de procéder à la sélection des sous-traitants avec lesquels il va travailler
dans notre pays. «Une short-list a déjà été établie», révèle le président du
GITAS, dont sortiront dans les prochains semaines ou mois les noms des
heureux élus qui vont être regroupés au sein d’un parc aéronautique.

Mais la vague des investissements français dans l’industrie aéronautique
tunisienne ne va fort probablement pas s’arrêter là. D’autant que «toutes
les entreprises aéronautiques qui se sont installées en Tunisie ont vécu de
véritables success stories», témoigne le patron de SEA LATelec. Qui indique
que «plusieurs autres projets sont en cours de finalisation ou d’étude»,
notamment dans l’ingénierie et l’outillage. D’où l’émergence d’une «supply
chain de plus en plus complète et performante».

La vague pourrait grossir davantage grâce à la mission d’entreprises de
Toulouse et Bordeaux en Tunisie (26-30 mai 2009) que viennent d’organiser la
Chambre tuniso-française de commerce et d’industrie (CTFCI) avec la FIPA
(Agence de promotion de l’investissement extérieur).

Si certaines des 13 entreprises ayant pris part à cette mission
s’assignaient comme objectif unique la recherche d’opportunités pour vendre
des produits ou, surtout, des prestations, d’autres étaient venues avec
l’idée d’étudier la possibilité d’une implantation en Tunisie, parfois après
que certains de leurs clients s’y soient installés. C’est le cas, par
exemple, d’ISI Midi-Pyrénées, spécialisée dans la mécanique, l’automatisme
et l’instrumentation pour «les secteurs à fortes contraintes que sont
l’automobile et l’aéronautique».

Mais la vague des investissements dans l’aéronautique pourrait également
profiter à la Tunisie en attirant vers elle des entreprises étrangères d’une
façon générale et françaises, en particulier, désireuses de tirer profit de
ce flux, opérant dans le bâtiment et secteurs assimilés. Ainsi, parmi les 13
entreprises de la mission française figure ACIEROID, qui n’est autre que la
filiale espagnole –spécialisée dans la fabrication de toits, façades et
structures- du groupe Bouygues.

– Tous les articles
sur
Aéronautique