USA : le juge des faillites approuve la cession des actifs de Chrysler

[01/06/2009 11:53:47] WASHINGTON (AFP)

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Le logo de Chrysler le 12 janvier 2009. (Photo : Stan Honda)

Le juge en charge du sort du constructeur automobile Chrysler a approuvé dimanche tard dans la nuit une cession de ses actifs à une nouvelle entité adossée à l’italien Fiat, ouvrant la voie à sa sortie du régime des faillites, un mois après son dépôt de bilan.

Après trois journées d’audiences, dont douze heures consacrées vendredi à l’exposé des plaidoiries de toutes les parties prenantes, le juge new-yorkais en charge du dossier, Arthur Gonzalez, a donné son approbation au plan de restructuration présenté par le troisième constructeur américain et soutenu par les autorités fédérales.

Ce plan prévoit l’émergence d’un “nouveau” Chrysler, appelé “New Co”, aux mains d’un consortium détenu à 20% par Fiat (qui a une option pour monter jusqu’à 35%), à 68% par un fonds géré par le syndicat automobile UAW et à 12% par les gouvernements américain et canadien.

Les créanciers recevront 2 milliards de dollars, correspondant à une réduction des deux tiers de la dette du groupe.

Le juge a rejeté les objections des différentes parties (concessionnaires, équipementiers et créanciers) qui avaient manifesté leur opposition lors des audiences.

“En dépit des efforts importants et largement médiatisés accomplis ces deux dernières années pour trouver diverses alliances pour Chrysler, l’accord avec Fiat est la seule option actuellement viable”, a estimé Arthur Gonzalez, dans la rédaction de son avis de 47 pages, mis en ligne par le quotidien américain Detroit News.

Le nouveau Chrysler “pourrait valoir davantage que la somme de ses composantes, en raison des synergies” entre le constructeur américain et Fiat, a expliqué le magistrat.

Selon lui, “Chrysler apportera son réseau de concessionnaires et ses capacités de production de véhicules de grande taille, et Fiat fournira ses technologies liées à la fabrication de petites voitures ainsi que l’accès à certains marchés internationaux”.

“La seule autre alternative est la liquidation immédiate (du groupe)”, a ajouté le juge Gonzalez.

“En raison de l’attachement primordial des gouvernements américain et canadien à la protection de l’intérêt public, les termes de l’accord avec Fiat représentent une opportunité que le marché à lui seul est incapable d’offrir”, a conclu le juge.

La décision du magistrat devrait permettre à Chrysler de sortir très rapidement du régime des faillites, un mois seulement après son dépôt de bilan, alors que son concurrent General Motors devrait de son côté se placer à son tour lundi sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine des faillites.