[01/06/2009 12:08:14] ERBIL, Irak (AFP)
Des ouvriers travaillent dans la raffinerie de Tawke, en Kurdistan irakien, le 31 mai 2009 (Photo : Ali al-Saadi) |
Le Kurdistan irakien a commencé à exporter du pétrole pour la première fois de son histoire, avec l’entrée lundi en exploitation de deux champs pétroliers du nord de l’Irak d’où seront acheminés vers l’étranger 90.000 barils par jour.
Réunis lors d’une cérémonie grandiose à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, le président irakien Jalal Talabani et le président de la région autonome Massoud Barzani ont symboliquement actionné une valve coulissante pour lancer les exportations de pétrole de deux gisements du nord de l’Irak.
Des écrans retransmettaient en direct des images d’ingénieurs lançant à leur tour les exportations de pétrole. Ni le Premier ministre Nouri al-Maliki, ni aucun membre du gouvernement central n’a participé à cette cérémonie, illustration des tensions entre Bagdad et la région autonome.
“Ces contrats signés par le gouvernement régional du Kurdistan sont constitutionnels, légaux et conformes à la loi”, a souligné M. Talabani, un Kurde. “C’est une journée historique et un pas de géant. Nous sommes fiers de ce succès. Ce résultat sert les intérêts de tous les Irakiens et particulièrement ceux des Kurdes”, a affirmé M. Barzani.
écurité devant la raffinerie de Tawke, en Kurdistan irakien, le 31 mai 2009 (Photo : Ali al-Saadi) |
Le pétrole de Tak Tak et de Tawke, situés dans les provinces du Kurdistan irakien, sera acheminé vers l’oléoduc reliant Kirkouk (nord de l’Irak) à la Turquie.
Le gisement de Tak Tak va fournir au début 40.000 barils par jour (bj), tandis que celui de Tawke va exporter 50.000 bj, selon les compagnies pétrolières associées au projet.
Pour Tak Tak, un petit oléoduc de 9 km a ainsi été construit pour acheminer du pétrole du gisement vers une station de stockage. De là, des camions transporteront le pétrole sur 75 km jusqu’à l’oléoduc principal Kirkouk-Ceyhan.
“Des efforts sont réalisés pour atteindre 60.000 barils exportés par jour d’ici la fin de l’année”, avait indiqué dimanche à l’AFP Mohammad Okotane, le directeur du projet Tak Tak pour la société turque Genel Enerji. M. Okotane a souligné que l’objectif à 3 ans était de “120.000 barils”.
Le gisement est opéré par les Turcs de Genel Enerji et les Canadiens d’Addax d’un côté, le gouvernement kurde irakien de l’autre. Turcs et Canadiens se partageront 12% des revenus tirés de l’exportation du pétrole. Les 88% de revenus échoient au gouvernement fédéral à Bagdad après avoir transité par le gouvernement kurde irakien.
Le site, à 60 km au nord de la province de Kirkouk et 85 km au sud-est d’Erbil, a commencé en novembre 2008 à faire des essais, mais n’exportait pas jusque-là de pétrole à l’étranger. Le second gisement, celui de Tawke, près de Dohouk, au Kurdistan, aura une capacité d’exportation plus importante au départ.
“50.000 barils seront exportés jusqu’à la frontière turque”, avait précisé Jon Sergent, le directeur des opérations de l’entreprise norvégienne DNO.