Longtemps parmi les pays «champions» en matière de piratage informatique, la
Tunisie est donc en passe de rentrer progressivement dans le rang.
L’évolution au cours des cinq dernières années de son classement dans le
«hit-parade» du piratage informatique –établi par «Business Software
Alliance (BSA)- le démontre bien. Ce processus de normalisation et de
diffusion de la culture du respect des droits d’auteurs liés aux logiciels a
été enclenché voici quatre ans, sous la forme d’un dialogue à la fois avec
BSA et certains de ses membres, principalement Microsoft. Ces échanges n’ont
pas tardé à porter leurs fruits.
D’abord, le ministère des Technologies de la Communication a lancé, en
collaboration avec BSA, une action de sensibilisation inaugurée en janvier
2006 par une journée dédiée à «La Protection de la Propriété Intellectuelle
: Levier de développement de l’économie et du secteur des technologies de la
communication en Tunisie». Cette manifestation, au cours de laquelle un
représentant de BSA a parlé du «positionnement de l’importance de la
propriété intellectuelle dans le développement des TIC», a traité de «la
protection des logiciels dans les accords internationaux et adhésion de la
Tunisie ces accords», de «l’intérêt de promouvoir la propriété
intellectuelle : enjeux économiques et de développement», de l’«importance
de la propriété intellectuelle pour le développement du secteur des TIC», de
la «lutte contre le phénomène de la contrefaçon», et des «dispositions
législatives et réglementaires pour une protection efficace et pour le
respect des droits d’auteur appliqués aux logiciels».
Ensuite, la Tunisie a entrepris de normaliser ses relations avec le géant de
l’industrie mondiale du logiciel : Microsoft. Le rapprochement entre la
Tunisie et Microsoft a commencé à l’occasion de la deuxième phase du Sommet
mondial sur la société de l’information dont le géant mondial des solutions
informatiques a été «partenaire principal», mettant en cette qualité à la
disposition du Comité d’organisation des équipements et solutions de haute
technologie dans le domaine des serveurs d’infrastructure, messagerie et
gestion de l’information d’intranet et bases de données.
Le dialogue entre les deux parties s’est poursuivi durant le Sommet et
abouti quelques mois plus tard à la signature d’un accord-cadre conclu le 11
juillet 2006 à Cape Town (Afrique du Sud) par M.Bill Gates et Mme Khedija
Ghariani, alors secrétaire d’Etat, chargée de l’Informatique, de l’Internet
et des Logiciels libres, conformément auquel les deux parties s’engagent à
aider la Tunisie à développer son industrie du logiciel, pour Microsoft, et
à lutter contre le piratage informatique, en ce qui concerne la Tunisie.
Depuis, Microsoft a, conformément à cet accord gagnant-gagnant, fait
bénéficier la Tunisie d’une série d’actions, dont la création d’un Centre
d’innovation Microsoft, basé au Parc Technologique El Ghazala, et qui a pour
objectif de «soutenir les efforts des secteurs public et privé dans le
développement des capacités des entreprises et des compétences opérant dans
le secteur des TIC, de manière à renforcer l’emploi et l’innovation et
améliorer la compétitivité des entreprises nationales».
Dans le même ordre d’idées, Microsoft a lancé en avril 2009, dans le cadre
des «Mercredis de la création d’entreprises », BizSpark, un programme conçu
pour aider les start-up spécialisées dans le domaine des Nouvelles
technologies de l’information et de la communication (Ntic), en leur offrant
un accès aux outils et technologies (logiciels) Microsoft qu’elles peuvent
utiliser pour la conception, le développement, le test, la démonstration, la
production et le déploiement d’applications, puis en les mettant en
relations avec des «Network Partner».
Aujourd’hui, bien engagée dans la lutte contre le piratage informatique et
la défense de la propriété intellectuelle, la Tunisie a cependant encore du
chemin à faire dans ce domaine pour rattraper les «meilleurs élèves» de la
classe.