Prix du lait : nouvel échec des négociations entre industriels et producteurs

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à Riom-ès-Montagnes, le 2 juin 2009 (Photo : Thierry Zoccolan)

[03/06/2009 06:32:23] PARIS (AFP) Industriels et producteurs de lait ont échoué une fois de plus à se mettre d’accord dans la nuit de mardi à mercredi après 12 heures de négociations sur les prix du lait pour 2009, a indiqué à l’AFP la Fédération nationale des producteurs laitiers (FNPL).

Une précédente rencontre, jeudi dernier, entre les trois familles -éleveurs, industriels et coopératives- de la filière pour tenter de trouver un accord sur le prix du lait avait également abouti à un échec.

Dès la sortie de la réunion, les présidents des trois familles ont immédiatement été convoqués au ministère de l’Agriculture où ils doivent rencontrer le directeur de cabinet du ministre, Michel Barnier, a indiqué pour sa part à l’AFP la Fédération nationale des coopératives laitières (FNCL).

La rencontre, qui s’est tenue sous l’égide des deux négociateurs nommés par le gouvernement, avait débuté en début d’après-midi et s’est terminée à 02h45.

“Il y a eu rupture des négociations, les positions de chacun étaient trop éloignées”, a expliqué un négociateur de la FNPL qui représente les producteurs.

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Evolution mensuelle et annuelle du prix du lait en France

“Les écarts de prix sont restés trop importants”, a-t-il ajouté. Alors que les industriels ont proposé 276 euros pour 1.000 litres, les éleveurs laitiers sont restés sur leur position de 290 euros pour 1.000 litres.

La réunion de jeudi dernier avait aussi achoppé sur le prix. Les producteurs avaient baissé leurs prétentions de 305 euros à 290 euros pour 1.000 litres mais les industriels n’avaient pas voulu bouger, à 267 euros.

“Aucune nouvelle réunion n’est prévue”, a encore indiqué le négociateur de la FNPL.

Cette nouvelle rencontre s’est tenue sous la pression conjointe des producteurs, fortement mobilisés sur le terrrain, et celle du gouvernement qui a appelé à plusieurs reprises à un “prix juste” pour les éleveurs et à une issue rapide du conflit. Mais pour la première fois, le gouvernement, par la voix de Michel Barnier, avait émis l’hypothèse d’un échec des discussions.

“La négociation continue mardi et j’espère (…) qu’un accord sera trouvé” mais on n’en “est pas certain”, avait-t-il admis ce week-end.

Cette nouvelle réunion de mardi, qualifiée de “la dernière chance” par la FNPL, était consacrée exclusivement à la question du prix. Il y a d’autant plus urgence que le prix du lait collecté en mai n’est toujours pas fixé.

La FNPL a mis en garde à plusieurs reprises contre d’éventuels débordements sur le terrain si aucun accord n’était conclu avant le 5 juin, date à laquelle les entreprises vont commencer à préparer les payes pour les livraisons de mai.

Les industriels pourraient, comme ils l’ont fait pour le lait d’avril, fixer eux-mêmes le prix, une décision qui a débouché sur une baisse de 30% des prix par rapport à l’an dernier et a entrainé la colère des producteurs.