[03/06/2009 17:26:47] PARIS (AFP)
à l’issue d’une une rencontre avec le leader de la FNSEA Jean-Michel Lemetayer à Paris le 20 mai 2009 (Photo : Stephane de Sakutin) |
Le ministre de l’Agriculture, Michel Barnier, veut parvenir mercredi à convaincre les professionnels du lait à reprendre les négociations, grâce à une aide économique qui permettrait de débloquer la situation et surtout désamorcer la colère des agriculteurs sur le terrain.
Michel Barnier s’est déclaré prêt à mettre la main à la poche pour “accompagner” les trésoreries des producteurs laitiers, fragilisés par la chute des prix du lait en avril, mais sans préciser le montant de l’enveloppe et les modalités de cette aide.
Le secrétaire général de l’UMP Xavier Bertrand a lui aussi évoqué la possibilité d'”un plan d’accompagnement” pour les éleveurs les plus vulnérables.
Après 12 heures de discussions, les trois familles – producteurs, industriels et coopératives – de la filière se sont séparées dans la nuit de mardi à mercredi sans accord sur le prix du lait pour l’année 2009.
Aucune nouvelle réunion n’était prévue mais la donne pourrait changer si M. Barnier parvenait à convaincre producteurs et industriels de renouer le dialogue.
“Il y a eu rupture des négociations (…), les écarts de prix sont restés trop importants”, a expliqué un négociateur de la Fédération nationale des producteurs laitiers (FNPL).
Selon lui, les industriels auraient proposé 276 euros pour 1.000 litres alors que les éleveurs laitiers sont restés sur leur position de 290 euros pour 1.000 litres.
Le premier round de négociations qui s’était tenu jeudi dernier avait aussi achoppé sur le prix. Dans un premier temps, les producteurs avaient proposé 305 euros la tonne avant de baisser leurs prétentions à 290 euros mais les industriels n’avaient pas voulu bouger, à 267 euros.
La réunion de mercredi permettra d'”évaluer la discussion (de la nuit de mardi à mercredi, NDLR) et favoriser un accord sur le prix le plus juste possible qui sera un prix de compromis”, a précisé M. Barnier.
Le ministre souhaite la fixation d’un prix “dans les heures ou les jours qui viennent”. Il doit assurer de la “visibilité” pour les producteurs comme pour les industriels. Pour le ministre, il y a “urgence” car la “paye du mois de mai va être annoncée” à partir du 5 juin aux producteurs.
M. Barnier a rappelé que la crise du lait était due à un prix “très bas” qui a fait exploser la colère des éleveurs, “ce que je peux comprendre”, a-t-il ajouté.
La Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), premier syndicat agricole français, réclame un rôle plus actif des médiateurs. “J’en appelle aux médiateurs pour qu’ils fassent s’entendre les deux parties”, a ajouté Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA.
Le syndicat devait consulter mercredi après-midi les 22 responsables de régions pour définir le type de mobilisation à observer sur le terrain.
Depuis plus de trois semaines les agriculteurs ont mené des actions tous azimuts, bloquant laiteries et grandes surfaces. Ils dénoncent la baisse, décidée unilatéralement par les industriels, de 30% du prix du lait, collecté en avril.
Mercredi, le blocage de l’usine Lactalis de Riom-ès-Montagne (Cantal) se poursuivait, les producteurs étant déterminés à “ne rien lâcher” après l’échec des négociations.
Dans la région Ouest, d’habitude très mobilisée, le calme était de retour dans la matinée de mercredi, sauf à Nantes où la fromagerie de Bouvron (groupe Lactalis), était toujours bloquée par les producteurs laitiers, à l’appel de la Confédération paysanne, un syndicat agricole minoritaire.